Le président congolais qui a atteint le nombre de deux mandats limités par la Constitution pour se représenter à la tête du pays, est resté cependant ambigu quant à sa candidature à la prochaine élection présidentielle alors que ses partisans affirment le désir de la famille politique de modifier la Constitution pour lui permettre de rester en 2016.
"De nos partenaires, et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions, mais jamais des injonctions", a indiqué M. Kabila. “ Le peuple congolais n’est pas n’importe quel peuple,” a-t-il martelé.
Dans ce discours consacré en bonne partie au processus électoral, M. Kabila a rassuré que les élections auront bien lieu comme prévues. Mais il n’a rien dit sur sa représentation.
Une semaine plutôt, M. Kabila avait nommé un gouvernement dit de cohésion nationale au sein duquel certains membres des partis de l’opposition se sont retrouvés, au nombre desquels deux nommés vice-Premier ministres. Mais, ce gouvernement a aussitôt été rejeté par bon nombre de ces partis qui accusent M. Kabila de débauchage afin de préparer une révision constitutionnelle et sa propre victoire aux prochaines élections.
L’opposition mène d’ailleurs depuis quelque temps des campagnes, exigeant à Kabila de proclamer publiquement son intention de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, en décembre 2016 comme le prévoit la Constitution en cours. Cette campagne s’oppose à celle des partisans de Kabila qui disent haut et fort que la Constitution devrait être modifiée afin de laisser Kabila continuer son œuvre de « révolution de la modernité ».
"Kabila doit dire clairement à tous les Congolais qu’il ne se représentera pas en 2016. Il doit laisser les institutions de la République évoluer normalement. Nous demandons aussi au gouvernement congolais de retirer les projets de loi sur la révision des articles de la Constitution et de la loi électorale", a déclaré à VOA le député Martin Fayulu, coordonnateur de la campagne Sauvons la RDC.
L’insécurité qui sévit dans l’Est du pays a été l'un des autres sujets que M. Kabila a abordés dans son discours.
Le chef de l’état congolais a attribué les tueries répétées qui ont cause la mort des milliers de victimes dans la zone de Beni et ses alentours à « des forces obscures de l’intérieur et de l’extérieur qui guettent la moindre distraction de notre part pour allumer le feu. »
Presque chaque, des dizaines de civiles sont retrouvés morts abattus à l’arme blanche dans leurs villages.
L’armée congolaise et la force de la mission des Nations Unies au Congo ont annoncé la semaine dernière la reprise des opérations contre les groupes armés qui opèrent dans la région mais plus, contre les rebelles ougandais ADF/Nalu à qui sont attribués ces massacres qui se déroulent quasiment chaque semaine dans la région.
Kabila a précisé que les forces engagées contre "les force obscures" vont poursuivre le travail de restauration de la paix jusqu’à l’éradication de toutes les forces négatives nationales et étrangères.