Le procureur, Faustin Nkusi a expliqué à l’AFP que Bandora a commis des crimes qui ont eu un grave impact sur de nombreux Tutsi, il était un homme d'affaires connu et président (local) du MNRD", le parti du régime hutu au pouvoir en 1994, dans sa commune.
Selon le procurer rwandais, Bandora a utilisé son influence pour convaincre les gens de tuer les tutsis à large échelle. "Si des gens comme Bandora ne s'étaient pas impliqués pour permettre au génocide de se réaliser, les gens ne seraient pas morts à une telle échelle", a affirmé Me Nkusi.
L’avocat de Bandora a relevé que les témoins de l'accusation s'étaient contredits dans leurs déclarations et que leurs dépositions devraient être écartées. L'accusé a, quant à lui, réaffirmé son innocence.
Charles Bandora, qui vivait en Norvège, a été en mars 2013 le premier accusé extradé par un pays européen vers le Rwanda pour sa participation présumée au génocide qui fit en 1994 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi.
La justice norvégienne a depuis autorisé en avril 2014 l'extradition vers le Rwanda d'un autre accusé, Eugène Nkuranyabahizi, un Burundais lui aussi soupçonné d'avoir participé au génocide perpétré il y a 20 ans dans ce pays de l'Afrique des Grands Lacs.
Plusieurs pays occidentaux ont longtemps été réticents à extrader les suspects réclamés par Kigali, doutant de l'impartialité du système judiciaire rwandais.
D'autres pays, comme la France, refusent toujours d'extrader les accusés vers le Rwanda, mais ont commencé à en juger certains sur leur sol.