La Commission des Nations-Unies pour les droits de l’Homme s’est vu refuser, mardi, tout accès à la ville de Deraa, où se poursuivent les manifestations hostiles au gouvernement de Bachar al-Assad. La secrétaire générale-adjointe de l’ONU pour les Affaires humanitaires dit avoir reçu de Damas des assurances pour une visite ultérieure.
De son côté l’Union européenne a pris des sanctions contre treize responsables syriens. Pour le moment, le président Bachar al-Assad ne figure pas sur la liste des personnalités sanctionnées, mais son frère cadet, Maher et son cousin Rami Makhlouf sont en tête de la liste. Leurs avoirs sont gelés et il leur est interdit se rendre dans les pays de l’Union européenne.
Les forces de sécurité et des milices pro-gouvernementales ont forcé des portes et brisé des vitres pour donner la chasse aux activistes dans diverses villes et banlieues de Damas.
Des groupes de militants de l’opposition ont scandé des slogans hostiles au gouvernement dans les banlieues nord de la ville de Jisr Shughur, où l’électricité a été coupée.
A Deraa, des habitants ont allumé des bougies pendant des manifestations nocturnes. Ils ont dénoncé les nombreuses arrestations de jeunes par les milices pro-gouvernementales, tout en dénonçant les mensonges des médias d’Etat.
La télévision nationale syrienne a annoncé que des hors-la-loi et des terroristes ont attaqué et tué des militaires et a montré des témoignages de membres de familles des victimes.
Pour Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’université américaine de Beyrouth, la répression s’élargit. « Le gouvernement syrien dit maitriser la situation. L’indignation de la communauté internationale, dit-il, a peu d’effet ». C’est pourquoi, selon lui, « le régime a choisi le langage de la fermeté. Ce fut le cas à Déraa dans un peu premier temps et c’est ce que nous voyons aujourd’hui à Banias », a-t-il expliqué.