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3% des personnes infectées par Ebola responsables de 61% des contagions


Un pharmacien de Lagos, le 26 juillet 2014
Un pharmacien de Lagos, le 26 juillet 2014

Lors de la grande épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014-2015, environ 3% seulement des personnes infectées ont été responsables de 61% de toutes les contagions, a déterminé une étude publiée lundi dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

Ces "super-propagateurs" de l'infection jouent un rôle tellement important dans des épidémies qu'il est essentiel de mieux les identifier afin de contenir plus efficacement des flambées infectieuses, explique cette équipe internationale de recherche menée par l'Université de Princeton avec des chercheurs de l'Université d'Oregon, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et des Instituts nationaux américains de la santé (NIH).

L'épidémie d'Ebola en 2014 a été d'une ampleur sans précédent en Afrique alors que les premières mesures de contrôle ont toutes échoué, pointe l'étude. Cette épidémie a fait au total 11.310 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les scientifiques estiment qu'une meilleure compréhension de ces "super-propagateurs" du virus aurait permis de mieux les cibler et d'intervenir plus efficacement plutôt que de concentrer tous les efforts sur l'ensemble des populations.

Ces chercheurs ont conclu que ces personnes dans le cas de la flambée d'Ebola en 2014 appartenaient à un certain groupe d'âge et se trouvaient davantage parmi les populations que dans les centres de traitement.

Ils ont ainsi continué à propager l'infection après qu'un grand nombre des premières personnes malades eurent été emmenées dans les centres de soins où la transmission était beaucoup mieux contrôlée.

Selon ces chercheurs, si ces "super-propagateurs" avaient été complètement identifiés, près des deux tiers des infections auraient pu être évitées.

Ils pointent le fait que leur rôle a probablement été sous-estimé dans cette étude qui s'est concentrée seulement sur les malades décédés et enterrés avec toutes les précautions requises pour éviter une contamination de l'entourage.

"Nous voyons désormais que ces super-propagateurs jouent un rôle plus important qu'initialement estimé", relève Benjamin Dalziel, professeur de biologie à l'Université d'Etat d'Oregon, principal co-auteur de l'étude.

Il explique que les données sur l'épidémie provenaient essentiellement des malades dans les centres de soins et peu du reste de la population.

Le concept de "super-propagateur" a émergé dans les années 2000 avec notamment la propagation du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003 et plus récemment en 2012 avec le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV).

Cette dernière étude a permis de créer un nouveau cadre statistique permettant aux scientifiques de mieux mesurer ce phénomène dans l'évolution d'une épidémie pour aussi mieux le contrôler.

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