Miguna Miguna est accusé d'avoir "consenti à faire prêter serment à Raila Amollo Odinga contraignant le dit Raila Amollo Odinga à commettre le crime capital de trahison", selon l'acte d'accusation présenté mardi devant un tribunal du comté de Kajiado, à 80km de Nairobi.
M. Miguna est également accusé d'être membre du Mouvement de résistance nationale (NRM), lancé par l'opposition pour protester contre la réélection en 2017 du président Uhuru Kenyatta, et banni la semaine passée par le gouvernement après avoir été qualifié d'"organisation criminelle".
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Il avait joué un rôle important dans la prestation de serment comme "président du peuple" le 30 janvier de M. Odinga, 73 ans. Ce geste symbolique s'inscrivait dans le cadre du mouvement de désobéissance civile lancé par l'opposition après la réélection de M. Kenyatta, qu'elle refuse de reconnaître.
Le ministre de l'Intérieur, Fred Matiang'i, avait dénoncé le lendemain une "tentative parfaitement orchestrée de renverser le gouvernement légalement constitué de la République du Kenya".
M. Miguna, qui avait perdu la course au gouvernorat de Nairobi en tant que candidat indépendant lors des élections d'août 2017 et n'occupe aucun poste officiel au sein de l'opposition, avait été arrêté vendredi lors d'un raid spectaculaire mené à son domicile à l'aube par la police.
Devant le tribunal de Kajiado, M. Miguna a refusé d'indiquer comment il entendait plaider, arguant qu'il aurait plutôt dû comparaître devant le tribunal de Milimani, à Nairobi.
Le juge Luka Kimaru avait ordonné à la police de faire comparaître M. Miguna devant le tribunal de Milimani mardi, celle-ci ne s'étant pas conformée à une première demande de le présenter la veille.
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M. Miguna est l'un des trois membres de l'opposition, avec les députés TJ Kajwang et George Aladwa, à avoir été arrêtés en lien avec "l'investiture" de M. Odinga.
De nombreuses personnes sont descendues mardi dans les rues de Kisumu, dans l'Ouest de Kenya, pour demander sa remise en liberté et la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
La réélection de M. Kenyatta s'était accompagnée de plusieurs mois de troubles qui ont fait 92 morts, selon des défenseurs des droits de l'homme.
Avec AFP