Ex-agente immobilière, Vicki Momberg a été condamnée en mars à trois ans d'emprisonnement, dont deux fermes, pour avoir traité un agent de police noir de "kaffir", terme insultant utilisé pour désigner les Noirs sous l'apartheid.
L'incident s'est produit en février 2016, juste après avoir été victime d'un vol alors qu'elle circulait en voiture dans une banlieue de Johannesburg.
>> Lire aussi : Canberra fait marche arrière sur les fermiers blancs sud-africains
Un enregistrement vidéo largement diffusé sur les réseaux sociaux la montre, furieuse, en train d'insulter un officier de police qui lui était venu en aide, le taxant à plusieurs reprises de "kaffir."
Lors du procès, son avocat a plaidé les circonstances atténuantes, soulignant qu'elle avait réagi sous le choc.
La juge Pravina Raghoonandan l'a toutefois condamnée à la prison ferme pour, a-t-elle justifié, faire un exemple. Elle a également ordonné son incarcération immédiate.
Sa décision a été largement saluée par la population noire et les ONG de la société civile.
Toujours détenue, Mme Momberg s'est présentée mercredi devant un tribunal de Johannesburg pour faire appel de sa condamnation au motif qu'elle avait agi sous le coup de l'émotion.
>> Lire aussi : Une Noire au pays des vignerons blancs en Afrique du Sud
Un procureur, Yusuf Baba, a jugé "sans fondement" sa demande. "La question de l'altération de sa capacité de jugement n'a jamais été soulevée auparavant", a-t-il argué à la barre, "ce motif d'appel n'est pas fondé".
Le juge a renvoyé l'audience au 18 avril.
Jusqu'à cette affaire, les auteurs d'injures racistes étaient exclusivement sanctionnés financièrement.
En 2016, une autre agente immobilière blanche, Penny Sparrow, avait écopé de 10.000 dollars d'amende pour avoir comparé sur les réseaux sociaux les Noirs à des singes.
Avec Afp