"Avec un ratio d'un avion perdu tous les 4,4 millions de vols l'an dernier, voler n'a jamais été aussi sûr", a déclaré M. Tyler, même si "la sécurité du transport aérien a été constamment à la Une des journaux récemment".
Pour lui, la disparition mystérieuse du vol Malaysia Airlines 370 en mars 2014, le Malaysia Airlines 17 abattu au-dessus de l'Ukraine en juillet ou le crash délibéré causé par le copilote de la Germanwings dans les Alpes françaises en mars dernier ne sont que des "événements extraordinaires".
"Chaque perte est une tragédie", a-t-il encore souligné devant plus d'un millier de responsables du transport aérien réunis dans le sud de la Floride (sud-est). "La meilleure manière d'honorer la mémoire de tous ces gens est de rendre les vols encore plus sûrs. C'est précisément ce que nous faisons".
M. Tyler a affirmé que l'émergence de nouvelles technologies et de nouvelles pratiques proposées aux compagnies aériennes "nous rapprochent du fait que bientôt on ne verra plus un avion simplement disparaître".
Le patron de IATA s'est dit aussi "scandalisé" par le crash du vol MH17, qui a fait 298 morts quand il a été abattu par un missile au-dessus de l'Ukraine. Les avions de ligne "ne doivent jamais être pris comme des cibles dans une guerre", a-t-il dit.
Kiev et les gouvernements occidentaux estiment que le MH17 a été abattu par les séparatistes pro-russes qui ont tiré un missile sol-air fourni par Moscou. La Russie a nié toute implication et renvoyé la faute sur Kiev.
Quant à l'avion de la Germanwings, précipité au sol par le copilote perturbé mentalement, c'est "l'acte horrible et délibéré de l'un des nôtres", a regretté Tony Tyler.
"Nous ne sommes pas immunisés contre les problèmes de santé mentale", a reconnu le président de IATA, mais l'enquête devrait aider "les compagnies et les régulateurs à trouver le moyen de trouver le meilleur équilibre possible pour contrôler la santé mentale" de leurs personnels.
Selon M. Tyler, le secteur du transport aérien devrait enregistrer 29,3 milliards de dollars de bénéfices en 2015, pour un chiffre d'affaire total de 727 milliards.
"Pour la première fois dans l'histoire des statistiques de IATA, le transport aérien gagne plus que ce qu'il dépense en capital", a-t-il souligné.
Si la baisse du prix du kérosène a aidé, même si elle a été atténuée par la hausse parallèle du dollar, l'amélioration de la rentabilité a été le principal facteur: "Cette année, nous nous attendons à ce que le taux de remplissage des avions atteigne 80,2%, un record", a-t-il ajouté.
Toutefois, le bénéfice net par passager n'est que de seulement 8,27 dollars en moyenne.
Les compagnies aériennes nord-américaines et du Golfe sont celles qui connaissent actuellement la meilleure rentabilité tandis que leurs concurrentes européennes, d'Asie-Pacifique et d'Afrique traversent des turbulences.
Avec AFP