Pour la première fois depuis juin 2021, le pays a renoué avec une inflation à trois chiffres et le gouvernement a tenté la semaine dernière d'atténuer cette hausse spectaculaire en suspendant les droits de douanes à l'importation pour les produits de base comme l'huile, le riz et la farine.
L'inflation avait atteint 96,4% en avril, tandis que les entreprises locales font face à d'importantes pénuries de devises étrangères qui complique l'achat à l'étranger de fournitures destinées à la production locale.
L'économie du Zimbabwe est plongée dans une crise profonde qui a notamment entraîné un retrait des bailleurs internationaux en raison d'une dette insoutenable.
L'invasion de l'Ukraine a aggravé la situation, la Russie étant le principal fournisseur de blé et de produits chimiques utilisés dans l'agriculture locale au Zimbabwe.
La flambée des prix ravive le souvenir douloureux de l'hyperinflation qui a frappé le pays il y a une décennie, lorsque la hausse des prix était devenu hors de contrôle et que la banque centrale a émis un billet de 100 billions de dollars, devenu depuis un objet de collection.
Le gouvernement a depuis abandonné sa monnaie locale pour le billet vert américain et le rand sud-africain comme monnaies officielles. Mais en 2019, le dollar zimbabwéen a été réintroduit, et a rapidement reperdu de la valeur.
Le Zimbabwe, ancien grenier à céréales de l'Afrique australe, se débat depuis une vingtaine d'années dans une crise économique sans fin, née de l'expulsion de force des fermiers blancs lors d'une réforme agraire contestée et aggravée par une corruption généralisée.