Ici aux Etats-Unis, la recherche d’un consensus politique revient à résoudre la quadrature du cercle en cette année électorale. Le président Barak Obama est bien placé pour le savoir, lui qui a invité les élus républicains du Congrès à un sommet sur le système de santé, prévu jeudi.
Les deux principaux partis politiques américains voudraient remporter la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat aux élections législatives prévues en novembre. On a assisté l’an dernier à une montée spectaculaire du sectarisme politique aux Etats-Unis. La situation est devenue si préoccupante que certains élus ont décidé de se retirer de l’arène politique, plutôt que de briguer de nouveaux mandats. Parmi eux le sénateur démocrate de l’Indiana, Evan Bayh : « J’adore travailler, dit-il, pour les gens de l’Indiana .. J’adore aider les gens à réussir leur vie, mais je déteste le Congrès. Même en ces temps où la nation est confrontée à de graves défis, on ne se soucie pas vraiment des problèmes des citoyens. »
Les derniers sondages montrent que la plupart des Américains sont soit insatisfaits, soit mécontents de la façon dont se comportent les politiciens à Washington. Le président Obama a abordé la question la dernière fois qu’il a pris la parole devant les élus républicains de la Chambre des représentants à Baltimore. « Ils ne nous ont pas envoyés à Washington pour nous entredéchire, dit Barak Obama, ce n’est pas ce que les gens veulent. On nous a envoyés à Washington pour nous concerter en vue de trouver des solutions aux problèmes de tous les jours.
Pour les Républicains, la faute revient aux Démocrates. Ils reprochent à ces derniers de ne pas écouter ce qu’on leur dit.
« M. le président », dit l’élu républicain Tom Price, « votre administration a dit a maintes reprises que les Républicains sont dépourvus d’idées et de solutions. »
De l’avis de l’ancien congressman Bob Edgar de l’ONG « Common Cause », le débat politique ne cesse de se dégrader : « Le système est devenu trop partisan. Quand j’étais au Congrès, elplique-t-il, rien ne se décidait sans une concertation entre Démocrates et Républicains ».
Bob Edgar ajoute que les législateurs de tous bords montrent peu d’intérêt pour la collaboration comme c’était le cas dans les années 70 et 80. Le président de Common Cause demande cependant aux Américains de rester optimistes et de ne pas céder au cynisme. L’exemple donné par le tout nouveau sénateur républicain du Massachusetts Scott Brown pourrait constituer à cet égard une raison d’espérer. Il a osé vote hier aux côtés des démocrates, contre l’avis majoritaire de son parti pour que le projet de loi sur la réforme de santé soit débattu en plénière au Sénat.