Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, déclare, dans un communiqué, "qu’il est inapproprié de parler d’allégations" quant à l’enquête judiciaire que Kinshasa mène depuis l’arrestation de l’américain Darryl Lewis à Lubumbashi.
Selon M. Mende, le gouvernement de la RDC a commandé l’enquête judiciaire suite aux déclarations faites par M. Lewis lui-même après été pris en flagrant délit de troubles à l’ordre public à Lubumbashi le 24 avril dernier. "Les procès-verbaux de son audition faisant foi", souligne M. Mende.
Si fausses allégations il y a dans cette affaire, elles sont donc le fait de M. Darryl Lewis, affirme le porte-parole du gouvernement congolais.
M. Mende soutient que M. Darryl qui a obtenu son visa de séjour en RDC en se déclarant expert agricole, alors que lors de audition en présence de représentants de l’Ambassade américaine à Kinshasa et de ses avocats, il a reconnu sa seule qualité d’expert en armements et en matière de sécurité.
"Qu’il n’ait pas été porteur d’armes à feu lors de son interpellation n’enlève rien au fait qu’il a usé de fausses déclarations sur ses activités et intentions réelles, ce qui constitue une infraction pénale. Les enquêtes initiées par la justice congolaise en détermineront les raisons", souligne m. Mende.
D’autres Américains comme Nickloson Maurice Allan, Allan Green Coleman, David John Mercer, James Logan Jones, Toon Juniro Leonard O’Neil sont aussi, selon M. Mende, concernés par les enquêtes. Ils ne sont les seuls car d’autres sujets étrangers qui ont récemment séjourné illégalement en RDC, sont aussi vissés.
Jeudi, l'ambassade des Etats-Unis s’est dite profondément préoccupée par les accusations d’activités de mercenariat faite par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
"Nous sommes au courant de la détention le 24 avril d'un citoyen américain qui travaillait au Katanga comme conseiller en sécurité. M. Darryl Lewis n'était pas armé et les allégations selon lesquelles il était impliqué dans des activités mercenaires sont fausses. Nous comprenons qu'il travaille dans une société privée américaine qui fournit des services de consultation à des clients à travers le monde entier", avait précisé l’ambassade dans un communiqué.
Le gouvernement a ordonné l’ouverture de l’enquête alors que moïse Katumbi acceptait de se présenter comme candidat à la prochaine élection présidentielle comme le lui demandent plusieurs plateformes de l’opposition.
M. Katumbi a, pour sa part, dénoncé un montage et crié aux accusations fallacieuses.
Une confusion a régné jeudi autour de la résidence de M. Katumbi à Lubumbashi encerclée par des forces de sécurité et des renseignements. Ses proches avaient donné des alertes sur son imminente arrestation et avait sollicité une protection de la Mission des Nations unies en RDC.
La tension continue à monter en RDC à l’approche du délai constitutionnel de la présidentielle (avant décembre 2016).
L’opposition accuse le président Kabila de retarder la présidentielle et de vouloir se représenter alors que la Constitution le lui interdit pour avoir fait plus de deux mandats. La tenue de cette élection dans le délai de la Constitution, devient hypothétique car la Commission électorale nationale indépendante (CENI) voudrait avant tout réviser le fichier électoral, une opération qui, selon elle, durera entre 13 à 16 mois.
Selon des sources place, les anciens gardes de M. Katumbi ont été arrêtés. Deux Chinois ont aussi été mis aux arrêts suspectés de vouloir essayer de le sortir du pays. Les contrôles sont renforcés à la frontière avec la Zambie.