La capitale de la République du Congo offrait le visage d'une ville à deux vitesses, le mot d'ordre lancé par cinq rivaux malheureux de M. Sassou Nguesso à la présidentielle du 20 mars, étant largement suivi dans les quartiers sud, et ignoré dans les quartiers nord, reflétant la division électorale de la ville.
Au grand marché Total, à Bacongo, quartier sud de la ville, les allées étaient désertes vers 8H00 (07H00 GMT), les structures de bois permettant aux vendeurs de présenter leurs marchandises restant empilées de part et d'autre des travées. A la périphérie du marché, quelques centaines de femmes exposaient sur des bâches à même le sol fruits, légumes ou savon.
"Je ne fais pas la politique, ça ne m'intéresse pas. [Les politiciens] sont tous pareils, si on ne vient pas travailler, comment on fait pour vivre ?" dit Maggie, derrière une dizaine de lots d'oignons.
Dans les quartiers sud, déshérités, de Bacongo, Makélékélé et Kinsoundi, la quasi-totalité des boutiques étaient fermées en début de matinée. Policiers et militaires étaient déployés en nombre alors qu'une population désoeuvrée (essentiellement des jeunes hommes) traînait dans les rues.
A l'inverse, à Poto-Poto, quartier du centre de la capitale, et Ouenzé (nord), la vie avait repris un cours normal vers 09H00 (08H00 GMT), et les forces de l'ordre étaient peu visibles.
Après un long week-end pascal (lundi était férié au Congo), toutes les boutiques étaient ouvertes. La situation étaient légèrement différente à Talangaï, autre quartier nord, où certaines boutiques restaient fermées.
Les autorités ont annoncé jeudi que M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo, avait été réélu au premier tour avec plus de 60% des voix, lors du scrutin présidentiel du 20 mars.
Qualifiant ce score de "forfaiture", une coalition de cinq candidats d'opposition a appelé la population à contester la réélection du président par des voies légales et "pacifiques", en commençant par une journée "villes mortes" dans tout le pays mardi.
Avec AFP