Au moins 15 enfants meurent d'un vaccin contaminé au Soudan du Sud

Des réfugiées sud-soudanaises et leurs enfants lors d’une campagne de vaccination à Bidi Bidi, Ouganda, 7 décembre 2016.

Selon le ministre de la santé sud-soudanais, l'équipe de vaccination n'a pas respecté les normes de sécurité approuvées par l'Organisation Mondiale de la Santé.

Au moins 15 enfants sont décédés après l'administration de vaccins contre la rougeole contaminés, dans une région reculée du sud-est du Soudan du Sud, pays en guerre depuis fin 2013, a annoncé vendredi le ministre de la Santé.

"Une enquête (...) a conclu que les graves infections et effets toxiques résultant de l'administration d'un vaccin a provoqué cet incident", a déclaré le ministre Riek Gai Kok lors d'une conférence de presse à Juba. "L'équipe de vaccination n'a pas respecté les normes de sécurité approuvée par l'Organisation mondiale de la Santé".

Le ministre sud-soudanais a notamment assuré qu'une seule et même seringue a été utilisée, pendant les quatre jours de la campagne de vaccination, pour l'étape consistant à mélanger le vaccin à un diluant en vue de son injection.

"La réutilisation de la seringue dite de reconstitution implique que cette dernière est contaminée, puis contamine à son tour les flacons contenant les vaccins contre la rougeole, et infecte donc les enfants vaccinés", a souligné le ministre.

L'enquête, menée par un comité sud-soudanais spécialiste de la santé avec l'aide d'experts de l'OMS et de l'Unicef, a également montré que les vaccins, inoculés lors d'une campagne de vaccination supervisée par les autorités de la région de Kapoeta, n'avaient pas été conservés dans le respect des règles de la chaîne du froid, favorisant leur contamination.

Les enfants décédés lors de cet incident ont commencé à mourir à partir du 2 mai alors que 32 autres enfants ont souffert de symptômes incluant des vomissements, de la fièvre et des diarrhées, mais ont survécu. En tout, environ 300 personnes ont été vaccinées contre la rougeole lors de cette campagne de vaccination.

Avec AFP