José Maria Aranaz a, lors d'une conférence de presse à Kinshasa, qualifié de "préoccupante" la situation qui a prévalu au cours du premier semestre de 2015.
"On a documenté 1.481 cas de violation" des droits de l'Homme de janvier à juin, soit une hausse de 30% par rapport au semestre précédent et de 21% sur un an, a souligné M. Aranaz.
Le directeur du BCNUDH a entre autres révélé une "nette augmentation du nombre de restrictions aux libertés fondamentales par des agents de l'État, dont le respect est essentiel à la tenue d'élections crédibles".
M. Aranaz a fait part de la détente dans les relations avec le gouvernement congolais qui avait expulsé prédécesseur, Scott Campbell, après la publication d'un rapport dénonçant des bavures policières qui avaient couté la vie à des dizaines de personnes du 19 au 21 janvier, lors des manifestations de protestation contre une tentative de modifier la loi électorale.
"77 violations" des droits de l'Homme "affectant 741 victimes" ont été commises à l'échelle du pays "dans le contexte du processus électoral à venir", selon le rapport du BCNUDH.
"Majoritairement commises à l'encontre d'opposants politiques, de membres de la société civile et de journalistes par des agents" ces violations touchent, selon l’ONU, au droit à la liberté d'expression, à l'intégrité physique et au droit de réunion pacifique.
Le BCNUDH évoque "un usage excessif de la force et à l'usage d'armes létales pour contrôler la foule".
Le climat politique est particulièrement tendu à l'approche d'une série d'élections, censée démarrer en octobre pour s'achever par la présidentielle en novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au président Joseph Kabila de se présenter, a constaté l’ONU.
M. Kabila dirige la RDC depuis 2001 et entretient le doute sur son avenir politique. L'opposition et une partie de la majorité le soupçonnent de vouloir tout faire pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat.