S'adressant à la nation dans un discours télévisé, le président Patrice Talon a dit s'appuyer sur la Constitution pour saisir "l'Assemblée nationale pour son examen en session extraordinaire".
Le nouveau projet de Constitution -l'un des arguments de campagne de Patrice Talon- prévoit "une discrimination positive en faveur des femmes" dans le monde politique, un financement public des partis, mais également la mise en place d'un "mandat présidentiel unique", une mesure historique sur le continent africain et qui suscite la controverse.
Si ses partisans y voient le moyen de ne pas être soumis à la pression des électeurs pendant son mandat, et donc de ne pas recommencer une campagne dès son élection, d'autres estiment que le risque est que "le chef de l'Etat n'aura de comptes à rendre à personne", selon un député de l'opposition.
"Les débats actuels font monter (...) les appréhensions et les inquiétudes de chacun. Je les entends et les comprends parfaitement", a tranché le chef de l'Etat.
"Pour autant, faut-il se satisfaire de l'apparente stabilité du moment et renoncer à une consolidation durable de nos institutions et de notre Etat?"
Toute modification de la Constitution doit être approuvée soit par referendum, soit par un vote des 4/5e de l'Assemblée.
Le président souhaite profiter de son fort soutien parlementaire, moins d'un an après son arrivée au pouvoir: en décembre, les 83 députés béninois avaient adopté à l'unanimité le budget 2017.
Critiqué sur le choix de proposer un texte au Parlement, sans que les textes n'aient été rendus publics, M. Talon a estimé avoir fait preuve d'ouverture en établissant une "commission (de révision), où ont siégé les diverses sensibilités politiques, les sommités universitaires, les forces sociales et morales de notre pays".
Peu avant le message du président, une délégation du Front pour le Sursaut Patriotique, un mouvement politique opposé à la modification de la Constitution, a rencontré des élus.
Une source proche du mouvement a confié à l'AFP que les militants passeraient la nuit devant l'Assemblée nationale pour contraindre le parlement à faire obstacle à ce projet. Ils restent toutefois peu nombreux.
Avec AFP