Le Sénégal a signé jeudi à Bissau cet accord avec une faction militaire rebelle dirigée par César Atoute Badiate, qui s'est engagée à déposer les armes et à œuvrer pour le retour de la paix dans cette région théâtre d'une rébellion armée menée par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
M. Badiate a signé l'accord, dont le contenu n'a pas été dévoilé, avec un émissaire du président sénégalais Macky Sall, à la suite d'une médiation du chef de l'Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, également président de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Your browser doesn’t support HTML5
Le chef rebelle Badiate a été condamné par contumace en juin à Ziguinchor, principale ville de Casamance, à la prison à perpétuité pour assassinat et insurrection armée, en lien avec le massacre en janvier 2018 de 14 hommes dans cette région.
"C'est un pas important vers la paix définitive. Depuis près de quatre ans, le MFDC a déclaré déposer les armes mais ne l'avait jamais signé", a déclaré sur iradio (privée) l'ancien ministre Robert Sagna, chef du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), médiateur dans la crise que connaît cette région.
"Toutes les factions" étaient présentes lors de cette déclaration en Casamance mais "ce procès-verbal n'avait jamais été signé. Il faut souhaiter que l'ensemble du MFDC puisse se joindre" à cet accord, a ajouté M. Sagna. Le MFDC est divisé en plusieurs branches politiques et militaires.
"Vous êtes entré dans le maquis quand j'avais 10 ans. Aujourd'hui, j'en ai 50. Je crois que ça suffit maintenant. (...) Combien de personnes sont mortes, mutilées ou ont quitté leur village ? Nous allons vous accompagner dans la recherche de la paix", a déclaré jeudi M. Embalo, en s'adressant à M. Atoute Badiate.
"Je salue l’accord de paix et de dépôt des armes signé ce 4 août à Bissau entre le Sénégal et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC. Je reste engagé pour la consolidation de la paix durable en Casamance", a tweeté le président Sall jeudi, remerciant aussi M. Embalo pour sa médiation.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un vieux conflit depuis que des indépendantistes ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d'une marche du MFDC en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit a persisté à petit feu. L'armée sénégalaise mène depuis février des opérations contre des bases de la rébellion.