"Je suis contre le principe même d'utiliser des artifices politiques et juridiques pour exclure des Burkinabè de la compétition électorale", a déclaré à l'AFP M. Bassolé.
Les "modifications de textes électoraux avec effet rétroactif" et les "arrestations et détentions arbitraires de responsables de partis politiques" constituent des "manoeuvres d'agendas politiques visant tout simplement à favoriser les partis au pouvoir de la transition contre l'ex-majorité", a-t-il dénoncé.
Un nouveau code électoral, adopté mardi par l'Assemblée intérimaire, où l'ex-opposition et la société civile sont majoritaires, rend "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance démocratique".
Ce texte fait référence à la tentative de révision de la Constitution en octobre 2014 par Blaise Compaoré. Destinée à lui permettre de se maintenir au pouvoir, elle avait provoqué une insurrection populaire et causé sa chute après 27 ans de règne.
Une dizaine de proches de l'ex-président, dont quatre anciens ministres, ont également été interpellés, principalement pour "malversations".
Le dernier en date, l'ex-Premier ministre Paramanga Ernest Yonli (2000-2007), a été entendu longuement mercredi par la police avant d'être relâché, a-t-on appris de sources sécuritaires.
Plusieurs partisans de Djibrill Bassolé ont également été interpellés.
Cet ancien ministre est considéré comme l'un des favoris de la présidentielle prévue en octobre à l'issue d'une année de "transition démocratique".
Médiateur dans les conflits en Côte d'Ivoire et au Mali notamment, cet homme aux manières policées fut un pilier de la diplomatie de Blaise Compaoré.
M. Bassolé a été l'un des rares dignitaires de l'ancien régime à ne pas avoir vu son domicile incendié lors des émeutes qui ont conduit au départ de l'ex-chef de l'Etat.
Avec AFP