L’armée, les partis politiques, la société civile, les chefs religieux et traditionnels ont finalement entériné, jeudi 13 novembre, la charte de la transition.
La charte, qui a été adoptée "à l’unanimité", recommande la nomination par un collège électoral d’un civil qui n’appartient à aucun parti politique comme président de la transition. Idem pour le président de l'assemblée, devenue Conseil national de transition, qui comprend 90 membres. Le président nommera un civil ou un militaire au poste de premier ministre afin de diriger un gouvernement de 25 membres. Pour des précisions et des réactions, suivez ce reportage de notre correspondant à Ouagadougou, Zoumana Wonogo :
Your browser doesn’t support HTML5
Il a fallu deux semaines de tergiversations aux acteurs burkinabè pour parvenir à un accord sur la transition depuis la chute de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre à la suite d’une vague des manifestations populaires.
Les acteurs de la crise burkinabè ont donc convenu jeudi des principes et des structures de la direction de la transition qui ne devra pas dépasser douze mois, d’après l’avant-projet de la charte de transition.
Toutefois, le pouvoir est encore tenu par le lieutenant-colonel Isaac Zida bien qu'il ait accepté de le céder aux civils. Zida a été imposé par de hauts gradés de l’armée, mais la société civile et les partis politiques (de l’opposition surtout) le contestent.
Les discussions sur la charte de la transition ont tourné, durant ces deux semaines, autour de la période transitoire qui sera, selon ce qui est convenu, dirigée par un gouvernement avec, à sa tête, un président civil. Le gouvernement aura à ses côtés le Conseil National de la Transition (CNT, assemblée nationale) qui sera, selon les concessions faites par les parties, un organe législatif dirigé aussi par un civil.
"Nous avons fait beaucoup de concessions dans l'intérêt du Burkina", a fait valoir jeudi le lieutenant-colonel Zida.
Outre le fait d’accepter que le CNT soit un organe législatif, l’armée a aussi agréé la mise sur pied d’une instance dite "de la réconciliation nationale et des réformes " dépendant d’une commission "vérité et réconciliation" que la société civile exigeait pour "faire la lumière sur les crimes économiques et de sang".
"Maintenant, nous sommes en train de discuter de qui mettre à quelle place", a expliqué Zida.