Burundi : des responsables de services de sécurité limogés

Le président burundais, Pierre Nkuruziza

La raison de leur révocation n’es pas précisée, mais les trois responsables des services de sécurités ont adressé en février une correspondance au président burundais, Pierre Nkurunziza, lui demandant de renoncer à briguer un troisième mandat.

Le chef de services secrets burundais (SNR), le chef de la division des renseignements intérieurs et le chef de cabinet du patron du SNR ont été limogés mardi sur un décret du président burundais, Pierre Nkurunziza qui ne précise pas la raison.

Le général Godefroid Niyombare qui était jusque-là le numéro du SNR avait été nommé à son poste moins de trois mois plutôt.

Le SNR, sorte de police présidentielle, est un pilier du pouvoir Nkurunziza.

Le général Niyombare a été démis avec son chef de cabinet du patron du SNR, le général Léonard Ngandakumana, et le chef de la division des renseignements intérieurs, le général Sylvestre Ndayizeye.

Des cadres du pouvoir au pouvoir, le Cndd-FDD, estiment que les trois hommes sont ainsi punis pour avoir demandé au chef de l'Etat de ne pas se représenter à la présidentielle de juin.

Les trois hommes ont en effet adressée le 16 février une correspondance à Pierre lui demandant de renoncer à briguer un troisième mandat.

Un haut gradé des services secrets cité par l’AFP, a aussi confirmé l’information.

"Ils lui disaient que s'il (se représente), il devra faire face à de nombreuses oppositions, tant dans le pays que dans son parti, et Nkurunziza ne l'a pas supporté, mais cela risque de mettre à mal le parti Cndd-FDD", a insisté cette seconde source.

Il y a deux mois, le Cndd-FDD avait exclu de ses rangs un de ses cadres, l'ex-sénateur Richard Nimbona, qui avait demandé publiquement à Nkurunziza de ne pas se représenter.

Officiellement, le chef de l'Etat n'a pas déclaré ses intentions pour la présidentielle. Mais il est largement soupçonné par l'opposition et la société civile de vouloir rempiler pour un troisième mandat.

Ses opposants estiment qu'une telle démarche serait anticonstitutionnelle. Ses partisans disent le contraire.

Le pouvoir en place au Burundi est accusé de restreindre l'espace politique et de chercher à museler les médias et la société civile à l'approche des élections.

La communauté internationale s'inquiète elle depuis des mois de violences armées et de tensions politiques croissantes à l'approche du scrutin présidentiel, et des élections législatives et communales prévues dès mai.

(L'information reprise dans cet article provient de l'AFP).