"Populations de Yaoundé 6, venez- vous inscrire sur les listes électorales, populations de Yaoundé 6, venez - vous inscrire sur les listes électorales": voici le message qui est diffusé en boucle à partir d’un haut parleur. Les élections de 2025, cruciales, sont marquées par la présidentielle, les législatives et les municipales. Des initiatives pour galvaniser les jeunes Camerounais à accomplir leur devoir civique se multiplient.
Lire aussi : Les élections locales camerounaises sous la menace des séparatistes en zones anglophonesCrescence Essidem, se trouve au lieu-dit Mokolo dans le 6e arrondissement à Yaoundé, affirme: "Nous sommes un groupe de personnes qui avions décidé de venir galvaniser les jeunes surtout à s’inscrire sur les listes électorales". Une équipe mobile d’Elections Cameroun a été déployée sur le terrain. Les citoyens en âge de voter s’inscrivent de plus en plus sur les listes électorales.
"De nombreux jeunes ne le prennent pas en compte, et pourtant l’année 2025 est une année cruciale, c’est une année de l’élection présidentielle, des élections législatives et municipales et les Camerounais en ont marre de la souffrance", affirme Crescence Essidem, membre du mouvement Jeunesse et citoyenneté active.
Depuis plus d’un an leur mouvement mène des campagnes de proximité pour inciter à s’inscrire sur les listes électorales. Une initiative du Mouvement pour la renaissance du Cameroun MRC, dont le leader est Maurice Kamto, l’opposant, arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de 2018.
"Ce qui me motive, c’est le changement"
"Cette action a été préparée au sein du parti. Dans chaque commune du Cameroun, tous les jours, nous sortons pour faire inscrire le maximum de Camerounais dans les listes électorales, parfois nous sortons comme ce jour, nous n’allons pas vers les gens, mais en parlant seulement au microphone, les gens viennent s’inscrire comme vous le voyez-là " confie Cédric Yonta, membre de Jeunesse et citoyenneté active.
Joseph Ottou, la vingtaine révolue, vient de se faire enrôler pour la première fois sur les listes électorales et ne cache pas son enthousiasme. "Ce qui me motive c’est le changement, et ce changement doit commencer par nous les jeunes, si on n’a pas de carte électorale, on ne peut pas s’exprimer pour que sa voix compte, je n’étais pas inscris maintenant je le suis et ça me fait plaisir", confie M. Ottou.
Lire aussi : Le Cameroun anglophone en ébullition sur fond de pré-campagne électoraleC’est grâce à ces campagnes de proximité, qu’Armand Ngon, technicien de génie civil âgé de 24 ans a pu avoir sa carte d’électeur. "Ma carte d’électeur je l’ai obtenu il y’ a environs 4 mois, avant cela, je suis allé plus d’une fois dans les bureaux d’Elecam, c’était toujours fermé, puis un jour j’ai lu sur la page Facebook d’un citoyen qui publie régulièrement les points d’enrôlement mobiles, et ce jour-là, il y avait un dans mon quartier Tsinga, je suis allé me faire inscrire et c’était rapide", note le jeune homme.
Le gouvernement est sur ses gardes. Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale, a mis en garde les hommes politiques contre "toute tentative de manipulation pernicieuse de l’opinion publique tendant à faire de l’inscription sur les listes électorales une surenchère politique ou un facteur de perturbation de la tranquillité des citoyens".
D’après Elections Cameroon (Elecam), plus de 200 000 nouvelles inscriptions ont été enregistrées au cours ces 4 premiers mois de l’année. "Si on invite les gens à s’inscrire sur les listes électorales il n’y a pas de problème, les partis politiques doivent inciter leurs sympathisants et militants à s’inscrire mais qu’on le fasse selon les règles de la loi", conseille Éric Essoussé, directeur général des élections.
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Le processus de révision des listes électorales en cours s’achève le 31 août prochain. Pour la première fois, le Cameroun a dépassé la barre de 7,5 millions d’inscrits sur les listes électorales, d’après le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), tenu en mars dernier.