Cinq miliciens centrafricains tués par l'armée qui repousse une attaque

Les Forces Armées centrafricaines (FACA), lors d'une parade à Bangui, en Centrafrique, le 17 août 2018. (VOA/Freeman Sipila)

Cinq assaillants ont été tués dans l'ouest de la Centrafrique par des militaires qui ont repoussé l'attaque d'une des milices qui se partagent une grande partie de ce pays ravagé depuis sept ans par la guerre civile, a assuré mercredi le gouvernement.

Lundi soir, l'un des principaux mouvements armés rebelles, le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), a mené plusieurs attaques simultanées dans la région dont l'une a visé un camp militaire à Bouar, une ville située sur l'axe stratégique entre la capitale Bangui et le Cameroun, principale source d'approvisionnement de ce pays parmi les plus pauvres du monde.

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, a condamné des "attaques simultanées, planifiées et coordonnées lancées sur plusieurs localités, notamment à Bouar" par les 3R. Leur chef, Sidiki Abass, avait annoncé vendredi qu'il suspendait sa participation à l'accord de paix signé le 6 février 2019 à Khartoum avec le gouvernement et 13 autres mouvements rebelles.

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L'attaque de Bouar, repoussée par les Forces armées centrafricaines (FACA), a fait "cinq morts parmi les assaillants et 17 blessés" chez les militaires, selon M. Kazagui.

Selon le gouvernement et la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), l'assaut de Bouar a visé le camp des Unités mixtes de sécurité (USMS), ces bataillons qui mêlent forces armées régulières et combattants issus des groupes armés, et dont la mise en œuvre est l'une des clauses de l'accord de Khartoum.

Une soixantaine d'éléments des 3R avaient été intégrés à cette unité mixte mais avaient déserté le lendemain de son inauguration, le 13 mai.

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Début juin, la Minusca avait mis en garde Sidiki Abass "contre sa tendance expansionniste dans d’autres parties de la région, en claire violation de l'accord" de Khartoum, censé mettre fin à une guerre civile qui ensanglante la Centrafrique depuis 2013, quand une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé.

A quelques mois d'une élection présidentielle à haut risque, prévue en théorie en décembre 2020, la Centrafrique est toujours en proie aux exactions des groupes armés, la plupart pourtant signataires de l'accord de paix, et qui contrôlent encore près des deux tiers du territoire.

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