"Nous sommes très préoccupés par l'utilisation des armes létales dans le contrôle des manifestations" contre le pouvoir "par les forces armées ou par la PNC" (Police nationale congolaise), a indiqué José-Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), lors d'une conférence de presse à Kinshasa.
M. Aranaz répondait à une question sur les heurts entre forces de l'ordre et habitants qui avaient éclaté vendredi à Kasumbalesa, dans le sud-est de la RDC.
Ce jour-là, les habitants de cette ville frontalière de la Zambie s'étaient révoltés contre l'insécurité après le meurtre d'un commerçant.
Le BCNUDH a documenté au moins sept morts : "six civils tués par les armes létales", et "un policier qui a été asphyxié par la population", a précisé M. Aranaz.
Vendredi, un officier de police sur place avait déclaré à l'AFP que trois personnes avaient été tuées par "des balles perdues", ajoutant que ses hommes n'étaient "malheureusement pas équipés de gaz lacrymogènes" pour contenir une foule "très menaçante" ayant blessé plusieurs policiers à coups de pierres.
L'ONU fait part de son inquiétude alors que le climat politique se crispe davantage dans le pays, à mesure qu'approche la fin du mandat du président Joseph Kabila, le 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter, mais il ne donne aucun signe de vouloir abandonner ses fonctions alors que la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans le temps.
Mercredi, une coalition de partis réunis autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, a appelé à manifester dans tout le pays le 19 septembre pour exiger le départ de M. Kabila le 20 décembre et lui signifier son "préavis" de trois mois.
Avec AFP