Couvre-feu dans le centre du Nigeria

L'inspecteur général de la police nigériane, Ibrahim K. Idris, passe ses troupes en revue, Nigeria, 19 février 2018.

Un couvre-feu à durée indéterminée a été imposé dans l'Etat de Taraba, dans l'est du Nigeria, où les autorités peinent à enrayer les violences qui se multiplient entre agriculteurs et éleveurs pour l'accès à la terre.

Le porte-parole de la police de l'Etat, David Misal, a déclaré qu'un couvre-feu a été imposé 24h/24h dans les zones touchées "en raison de l'escalade des violences entre les groupes ethniques peul et mambilla".

"Le gouvernement, après consultation des agences de sécurité, juge nécessaire d'imposer un couvre-feu afin de permettre aux forces de sécurité de rétablir la paix", a déclaré M. Misal à l'AFP.

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"À partir de mercredi, les habitants (des zones touchées) ont reçu l'ordre de rester chez eux jour et nuit jusqu'à ce que les conditions de sécurité soient rétablies."

Le territoire de Mambilla, dans l'Etat de Taraba, près la frontière avec le Cameroun, est réputé pour ses terres fertiles, sa végétation luxuriante et ses eaux abondantes.

Plusieurs régions du Nigeria ont connu depuis le début de l'année une multiplication des affrontements entre des éleveurs largement nomades et musulmans et des paysans sédentaires majoritairement chrétiens pour l'accès à la terre, l'eau et les pâturages.

Au moins 10 personnes ont été tuées dans un cycle d'attaques et de représailles à Taraba la semaine dernière, et 24 personnes ont perdu la vie dans l'Etat voisin de Benue depuis lundi.

Le président nigérian Muhammadu Buhari, sous le feu des critiques pour sa passivité, s'est rendu cette semaine dans la capitale de Taraba, Jalingo, pour rencontrer des représentants des deux communautés.

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Il a déclaré que le gouvernement était "déterminé" à résoudre cette crise et a promis que les responsables des violences seraient traduits en justice et punis.

Des renforts militaires ont été déployés en février dans plusieurs Etats du centre, dont celui de Taraba, afin de contenir les violences.

Avec AFP