Des locaux d'humanitaires pillés à Bria, en Centrafrique

Des ex-combattants Séléka engagés dans le pré-DDR à Bria, en Centrafrique, le 25 février 2017. (VOA/Freeman Sipila)

Le calme semble être revenu à Bria, dans le centre de la Centrafrique, après les affrontements entre milices survenus mardi matin avec une centaine de morts. Mais la situation reste tendue et des cas de pillages des installations humanitaires sont signalés.

Des locaux d'organisations humanitaires ont été pillés dans la ville centrafricaine de Bria (centre) où la situation jeudi restait calme mais tendue, selon l'ONU et un journaliste de l'AFP sur place.

"Des résidences et des bureaux des organisations humanitaires ont été pillés. Ces actes de violence contre les humanitaires sont inacceptables", a communiqué le coordonnateur du bureau humanitaire de l'ONU (Ocha) pour la Centrafrique, Najat Rochdi.

Les affrontements entre milices survenus mardi matin ont fait une centaine de morts, selon les autorités locales à Bria et des sources sécuritaires à Bangui.

"Il n'y a plus d'activité dans la ville depuis mardi. Bria est sous contrôle des groupes armés, on voit bien des véhicules de l'ONU, mais ils ne garantissent pas la sécurité des habitants", explique l'abbé Gildas Gbénai de la paroisse Saint-Louis, joint par téléphone depuis Libreville, et qui affirme avoir recueilli depuis mardi près de 1.000 déplacés au sein de l'église.

"Les patrouilles se poursuivent dans les rues de Bria", confirme Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, 12.500 hommes).

"Certains nous voient à Bria, comme à Bangassou en mai [victime d'une attaque meurtrière], comme des obstacles à leur projet. Des patrouilles ont été prises pour cible", indique-t-il.

Les patrouilles du contingent marocain de l'ONU, présent de façon permanente à Bria, préfecture de la Haut-Kotto, ont été attaquées mercredi par des tirs d'hommes armés dans les rues, confirme un journaliste de l'AFP présent sur place.

Selon des sources concordantes à Bria et Bangui, les combats auraient opposé différents factions au sein du groupe armé le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), suite à la mort samedi d'un "général" du FPRC à Bria, Ahmad Issa.

Le 11 juin, dans son dernier rapport, Ocha avait estimé que 40.000 des 47.000 habitants de Bria, soit près de 9 habitants sur 10, ont dû fuir leur domicile à la suite des violences de mai 2017.

La ville de Bria avait déjà été frappée du 15 au 18 mai par des affrontements entre groupes armés qui avaient fait cinq morts et 29 blessés.

Avec AFP