Le document intitulé "Le plan de gestion simplifié" explique comment les communautés rurales doivent s’organiser sur le plan technique et financier pour avoir accès à la gestion de leur patrimoine.
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Dans les localités de Lolodorf, Campo et Bipindi dans la région du Sud, les communautés villageoises ont des difficultés à aménager et gérer leurs ressources forestières.
Victorien Mba, responsable de l’ONG "Appui pour la protection de l’environnement et le développement", qui travaille depuis une quinzaine d'années auprès de ces communautés, explique que "si vous demandez à un sociologue de venir faire une étude socio-économique, pour un village qui a 9 km2, il vous dira que cela va prendre tel nombre de mois. Et au cas où le montant de ses honoraires s’élève à 10 millions de francs CFA, du coup la communauté ne pourra pas payer".
Mais avec "Le plan simple de gestion", élaboré sous la coordination du centre pour l’environnement et le développement, le CED, les coûts financiers des études sont amoindris.
Cette plus-value est appréciée par Victor Amougou, coordonnateur du Centre pour l’éducation, la formation et l’appui de développement (CEFAID), une ONG basée à Yokadouma, dans la région forestière de l’Est du Cameroun.
"La forêt communautaire bénéficie au départ des appuis multiformes des partenaires de la communauté. Une fois en exploitation, les partenaires s’en vont, mais les responsables de ces communautés et les membres font face aux difficultés techniques et financières pour pouvoir réviser ce plan simple de gestion".
C’est ainsi que certaines communautés villageoises du Cameroun ont abandonné des projets d’exploitation ou de gestion forestière dans la plupart des forêts communautaires.
Pourtant, ces communautés pouvaient en assurer la gestion pendant 25 ans, selon la loi forestière camerounaise, mais l’absence d’un plan simple de gestion leur a fait défaut.
"Ce document est élaboré sur des études portant sur les inventaires de la faune, de la flore et puis des produits forestiers non-ligneux dans un village et des enquêtes socio-économiques, assorties d’un plan de développement, avec un ensemble de cartes. Et ce plan simple de gestion est un document qu’on révise tous les cinq ans", précise Victor Amougou.
Lire aussi : L'accès à la terre pour les défavorisés subventionné par l'UE au CamerounCette nouvelle aubaine pour les communautés rurales devrait aussi prendre en compte l’approche genre. Elisabeth Gelas, coordonnatrice du Centre régional d’appui et de développement des initiatives féminines (CRADIF), basé à Yaoundé, souligne qu'en matière de gestion des revenus "les femmes ont un certain nombre d’activités à mener dans ce sens. Qu’on mette les femmes, qu’on mette les jeunes aussi pour que le plan simple de gestion puisse avoir son sens. Car les femmes ne sont pas assez outillées quand ce genre de projet arrive, les hommes sont au-devant de la scène".
Les pays du bassin du Congo, dont le Cameroun fait partie, sont à la croisée des chemins dans la gestion de leurs terres et forêts; un défi qui les interpelle à renforcer les capacités des communautés villageoises à gérer leur patrimoine.