"Ce n'est jamais bon de marquer la moindre défiance à l'égard d'un pays ami", a asséné M. Hollande en inaugurant dans la capitale française le Salon annuel de l'agriculture. "Moi c'est ce que je ne fais pas à l'égard d'un pays ami et je demande que le président américain ne le fasse pas à l'égard de la France", a lancé le président socialiste.
Vendredi, le président républicain américain avait cité lors d'une conférence annuelle de conservateurs "un ami" qui ne met plus les pieds dans la capitale française. Evoquant le terrorisme et le contrôle aux frontières, Donald Trump a défendu sa politique migratoire en prenant comme contre-exemples la France, la Suède et l'Europe en général.
"Paris n'est plus Paris" et "la sécurité nationale commence par la sécurité aux frontières. Les terroristes étrangers ne pourront pas frapper l'Amérique s'ils ne peuvent entrer dans notre pays", a fait valoir le président américain.
Interrogé sur ces propos, François Hollande a rappelé que Donald Trump lui avait fait part récemment au téléphone de "tout l'amour qu'il portait à Paris et à la France, qu'il aimait la France et qu'il n'y avait pas plus beau pays que la France". "Alors j'imagine que ce doit être sa pensée. Si c'est sa pensée j'imagine qu'il l'exprimera", a-t-il ajouté.
"Heureusement depuis plusieurs mois les touristes américains sont revenus en nombre parce qu'ils voient" que les autorités françaises font "un effort considérable pour assurer la sécurité", a aussi relevé le président français.
"Et je ne ferai pas de comparaison mais ici il n'y a pas de circulation d'armes, il n'y a pas de personnes qui prennent des armes pour tirer dans la foule", a-t-il insisté.
En 2015 et 2016, la France a été la cible de plusieurs attentats meurtriers, commis au nom d'Al-Qaïda ou du groupe Etat islamique par des Français et étrangers parfois revenus en France à la faveur de flux migratoires en provenance du Moyen-Orient.
Plus tard dans la journée de samedi, en visite à Disneyland Paris, qui fête cette semaine ses 25 ans, le président français a évoqué l'idée d'envoyer un billet pour le parc d'attraction à un Américain, dans une allusion à peine voilée à Donald Trump.
Sur le premier site touristique de France, il a souhaité envoyer le "message que la France est aimée (...). Par les Américains, enfin la plupart des Américains, et partout dans le monde". "J'enverrai peut-être un billet spécial à l'un d'entre eux pour qu'il vienne au moins à Eurodisney et qu'il comprenne ce qu'est la France", a-t-il poursuivi, sans jamais citer nommément son homologue américain.
Avec AFP