Kabila ordonne des obsèques dignes pour Etienne Tshisekedi

Etienne Tshisekedi salue ses partisans à l'aéroport de Kinshasa, en RDC, 27 juillet 2016.

Le président Joseph Kabila a ordonné que des dispositions soient prises pour que des obsèques dignes soient organisées pour le leader de l’opposition Etienne Tshisekedi décédé mercredi 1er février à Bruxelles de suite d’une embolie pulmonaire, indique la présidence de la RDC.

Le Chef de l’Etat congolais "instruit le gouvernement de la République de prendre les dispositions nécessaires en vue de l’organisation des obsèques de l’illustre disparu, de concert avec sa famille", précise un communiqué de la présidence congolaise vu par VOA Afrique.

Communiqué de la présidence de la RDC, 2 février 2017.

Le président Kabila se dit, dans le document, "profondément touché" par le décès de cet opposant de longue date, trois fois Premier ministre et récemment promu président du Conseil de suivi de la transition par l’accord du 31 décembre qui devrait être mis en application pour organiser les élections reportées pour décembre 2017.

Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, affirme qu’"une commission est à pied d'œuvre au ministère de l'Intérieur pour des funérailles dignes d'un ancien Premier ministre et ancien vice-président de l'Assemblée nationale que fut M. Étienne Tshisekedi".

L’opposition et la famille s’organisent aussi de leur côté.

Selon l’opposant Joseph Olenghankoy, quelques espaces sont ouverts pour laisser les partisans et tous ceux qui le voudraient déposer des "tiges de fleur" en la mémoire de Tshisekedi.

"Nous demandons que les gens n’emmènent pas de gerbes de fleurs mais des tiges de fleurs car nous nous attendons à une foule énorme et nous ne voulons pas que ces endroits soient encombrés avec des montagnes de fleurs", déclare Olenghakoy.

Les gens peuvent se rendre à la résidence du disparu, au siège de son parti ou dans d’autres endroits ouverts à Kinshasa et dans les provinces, souligne Olenghankoy.

Tshisekedi est mort mercredi après-midi à Bruxelles, huit jours après avoir quitté le Congo en pleines négociations sur la mise en place d'une transition politique destinée à sortir pacifiquement de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Joseph Kabila.

Le mandat de M. Kabila est échu depuis le 20 décembre 2016, mais le chef de l'État reste à son poste en attendant la tenue d'une élection permettant de désigner son successeur.

Tshisekedi était entré en dissidence en 1979-1980 en dénonçant l'arbitraire du régime du dictateur Mobutu Sese Seko, après avoir accompagné son ascension à l'indépendance du Congo belge, en 1960.

Il a ensuite incarné l'opposition au tombeur du "Léopard", Laurent-Désiré Kabila, arrivé au pouvoir par les armes en 1997, puis à son fils Joseph Kabila, qui lui succèdera après son assassinat en 2001.

A Lubumbashi, deuxième ville de RDC, dans le Sud-Est du pays, les autorités municipales ont interdit la célébration d'un messe à la mémoire de Tshisekedi qui avait été demandée à l'Eglise catholique locale par l'opposant Gabriel Kyungu wa Kumwanza.

Le maire, Jean-Oscar Sambuza a déclaré à l'AFP avoir pris cette décision par crainte de "dérapages" en marge d'un tel office et par le fait qu'il n'avait pas encore reçu le "programme officiel" du gouvernement central pour les obsèques de l'opposant.