Des Nord-Coréens utilisent les banques congolaises pour contourner les sanctions internationales, selon l'ONG Sentry

L'acteur et activiste américain George Clooney lors d'une conférence de presse sur le Soudan du Sud à Londres, le jeudi 19 septembre 2019.

L'ONG américaine qui milite contre la corruption, Sentry, a appelé mercredi les autorités congolaises à "annuler" des contrats signés avec une entreprise détenue par des ressortissants nord-coréens en République démocratique du Congo, estimant qu'ils contournent des sanctions internationales.

"Les autorités au pouvoir au niveau national et provincial devraient annuler tous les contrats en cours avec [la société] Congo Aconde et passer en revue tous les contrats signés avec les entreprises contrôlées par des Nord-coréens" en RDC, a écrit, dans un rapport d'enquête publié mercredi, The Sentry, l'ONG co-fondée par l'acteur américain Georges Clooney.

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"Malgré des interdictions internationales strictes, les ressortissants nord-coréens identifiés dans le rapport, Pak Hwa Song et Hwang Kil Su, ont ouvert un compte bancaire pour leur entreprise, Congo Aconde, et ont entrepris des projets de construction dans le pays", a détaillé l'organisation.

Congo Aconde, une entreprise de construction créée en 2018 par deux Nord-Coréens, a obtenu plusieurs marchés publics dans le pays.

Cette société a construit "deux statues" dans la province du Haut-Lomami, dans le sud-est.

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Début 2019, avec une entreprise congolaise, Congo Aconde a gagné auprès de la mairie de Kinshasa le marché de la construction d'un parc public dans le centre de la capitale. Les travaux n'ont jamais démarré.

Contacté par l'AFP, le mairie de Kinshasa n'a pas réagi immédiatement.

Les deux hommes d'affaires nord-coréens "ont participé à des opérations qui iraient à l'encontre des sanctions de l'Union européenne, de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et des États-Unis", a estime The Sentry dans son rapport.

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