Le chef du système pénitentiaire gambien remplacé

Les forces de sécurité gambiennes massivement déployées à Banjul, Gambie, 5 décembre 016

Le responsable du système pénitentiaire gambien, David Colley, a été remplacé cette semaine par le nouveau président Adama Barrow.

"Le président Barrow a limogé David Colley, le directeur général du système pénitentiaire gambien. Colley a été remplacé par Ansumana Manneh", a déclaré la source gouvernementale, indiquant que la décision datait de vendredi.

La mesure a été confirmée par une source pénitentiaire, précisant que jusqu'à sa nomination, Ansumana Manneh était responsable de la prison d'Old Jeshwang, dans la périphérie ouest de Banjul, la capitale.

D'après des sources pénitentiaires, David Colley a dirigé plusieurs fois le système carcéral sous Yahya Jammeh, qui a gouverné la Gambie d'une main de fer plus de 22 ans et a été battu par Adama Barrow à l'élection du 1er décembre 2016.

M. Colley a ainsi été chef des services pénitentiaires de 1997 à 2007, puis de 2008 à 2012 et enfin d'avril 2013 jusqu'à son limogeage. Aucune indication n'a pu être obtenue dimanche sur son sort.

Le régime de Yahya Jammeh a régulièrement été accusé de violations systématiques des droits de l'homme, accusations que M. Jammeh a toujours rejetées.

Des ONG ont notamment dénoncé des détentions arbitraires, disparitions, arrestations et tortures, en particulier à la prison de Mile Two, la plus grande du pays, de sinistre réputation.

Le 13 février, le ministre de l'Intérieur du nouveau régime, Mai Fatty, avait fait visiter cette prison à des journalistes locaux, leur faisant découvrir des cellules de béton plongées dans une obscurité quasi complète, où les détenus croupissent dans la crasse. Il avait présenté des excuses devant les caméras.

Durant la présidence Jammeh, "un climat de peur a été entretenu en Gambie pendant des années par le biais d'arrestations et de détentions arbitraires régulières, ainsi que par le recours systématique à la torture. On ne savait jamais qui serait arrêté, quand, ni pour quelles raisons", avait déclaré Amnesty International dans un article publié le 9 décembre.

L'ONG y exhortait les nouveaux dirigeants à "autoriser des inspections des prisons qui étaient fermées au monde extérieur" mais aussi "à s'attaquer à l'impunité dont bénéficient les forces de sécurité" et à "mettre fin aux arrestations arbitraires et à la torture".

Avec AFP