Selon le texte voté pratiquement à l'unanimité par 440 députés de la chambre basse, les médicaments à base de cannabis pourront être confectionnés, sur ordonnance, dans les pharmacies à partir de matières premières importées. Seuls deux députés ont voté contre, un s'étant abstenu.
La loi exclut l'usage récréatif du cannabis.
La possibilité de cultiver la marijuana à des fins médicales en Pologne, prévue dans le projet initial, a été rejetée.
Pour entrer en vigueur, le texte doit être encore voté par le Sénat et signé par le président de la République.
Le projet initial a été déposé en février 2016 par Piotr Marzec-Liroy, ancien pionnier de la scène rap, à l'époque député du mouvement anti-système Kukiz'15, troisième force au Parlement, et aujourd'hui député indépendant.
Selon un sondage réalisé en janvier, 78% des Polonais estiment que l'accès à la marijuana devrait être légal.
Le débat sur l'usage médical du cannabis en Pologne s'est intensifié en 2015 après le limogeage retentissant d'un médecin d'un grand hôpital pour enfants de Varsovie pour avoir administré à des jeunes patients épileptiques de la marijuana à titre expérimental, sans en avoir informé sa direction.
Il a été relancé par la suite l'an dernier par un député de gauche Tomasz Kalita, atteint lui-même d'un cancer de cerveau. Le parlementaire est décédé en janvier 2017.
Cédant à la pression sociale, le ministère de la Santé a donné en 2016 son feu vert au remboursement de quelques traitements spécialisés avec des médicaments à base de cannabis importés uniquement à la demande individuelle du malade et après une autorisation spéciale délivrée par le ministère.
L'usage médical du cannabis est autorisé en République tchèque, en Finlande, aux Pays-Bas, au Portugal et en Espagne, ainsi que dans 23 Etats des Etats-Unis.
L'Uruguay est devenu en 2013 le premier pays au monde à avoir entièrement légalisé le cannabis.
Avec AFP