"J'entends gagner le pari de la sécurité et de la stabilité de notre pays et assurer le retour des déplacés", a déclaré M. Kaboré, 63 ans, après avoir prêté serment au Palais des Sports de Ouaga 2000, un quartier huppé de la capitale Ouagadougou, devant dix chefs d’Etat africains et 1.200 invités.
Lire aussi : Le président Roch Kaboré réélu dès le premier tour au Faso"Ces cinq dernières années notre pays a été la cible de groupes armés terroristes dont les actions ont mis à mal nos efforts de développement, notre cohésion sociale et notre vivre ensemble", a reconnu le président Kaboré, élu en 2015, puis réélu dès le premier tour lors de la présidentielle du 22 novembre avec 57,74% des voix, pour un deuxième et dernier mandat selon la constitution.
Le Burkina Faso est en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes récurrentes qui ont fait au moins 1.200 morts et un million de déplacés internes. Des pans entiers du territoire échappent au contrôle de l'Etat, et n’ont pu participer à la présidentielle et législatives du 22 novembre en raison de l’insécurité.
Plusieurs candidats de l’opposition, dont son désormais chef de file Eddie Komboïgo, dirigeant de l’ex-parti au pouvoir de Blaise Compaoré, qui avaient dénoncé un scrutin entaché d’irrégularités, avant de féliciter le président Kaboré pour sa réélection, ont assisté à la cérémonie d’investiture.
Dans son discours, Roch Kaboré a également promis de travailler à "la réconciliation nationale".
Lire aussi : Les Burkinabè élisent leurs président et députés dans un climat tendu"Je lancerai, dans les mois à venir, de larges consultations afin de définir les voies d’une réconciliation nationale véritable", a-t-il annoncé, précisant vouloir prendre en compte les "crimes de sang, économiques et politiques qui, de 1960 à nos jours, continuent d’envenimer les rapports entre les Burkinabé".
L'ancien président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en 2014 par une insurrection populaire après 27 ans de règne, réfugié en Côte d'Ivoire, est sous le coup d'un mandat d'arrêt dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du président Thomas Sankara en 1987.
Le régime Compaoré, période de stabilité, fait l'objet d'une nostalgie croissante chez les Burkinabè, comme en témoigne la deuxième place d'Eddie Komboïgo à la présidentielle et de son parti aux législatives.
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