Les autopsies révèlent que le plupart des 26 jeunes migrantes retrouvées mortes en Italie s'étaient noyées

Des migrants regardent depuis le pont du navire de l'ONG espagnole ProActiva Open Arms près de la côte italienne, le 7 septembre 2017.

Les autopsies effectuées sur les corps de 26 jeunes migrantes retrouvées mortes en mer début novembre ont confirmé qu'elles s'étaient presque toutes noyées, ont rapporté mercredi les agences de presse italiennes.

Le cas de ces jeunes filles, qui semblaient âgées de 14 à 18 ans, a ému en Italie mais surtout au Nigeria, d'où elles seraient originaires et où le ministère des Affaires étrangères a évoqué "une perte monumentale" et réclamé une enquête internationale.

Selon les autopsies, 25 sont mortes asphyxiées dans l'eau, tandis que la 26ème a subi une hémorragie au foie due à "un impact contre une surface arrondie".

Aucune trace de violences physiques ou sexuelles récentes n'a été relevée, alors que beaucoup redoutaient que ces jeunes filles, qui selon les statistiques de l'ONU avaient 80% de risque d'être victimes de réseaux de prostitution, aient pu subit l'enfer le long de leur périple. Deux d'entre elles étaient enceintes.

Les jeunes filles ont été retrouvées mortes au cours de deux opérations de secours distinctes menées par un navire militaire espagnol le 3 novembre au large de la Libye, trois sur un premier canot en perdition et 23 sur un autre à demi-coulé, dont les survivants ont fait état d'au moins cinquante disparus.

Dans les deux cas, des dizaines d'autres migrants - essentiellement des hommes mais aussi des femmes - ont pu être secourus.

Le frère d'une des victimes et le mari d'une autre, qui se trouvaient parmi les survivants arrivés avec leurs dépouilles le 5 novembre à Salerne, au sud de Naples, ont pu les identifier.

Pour trois autres, les enquêteurs ont réussi joindre des proches par téléphone grâce à des numéros qu'elles avaient cachés dans leurs vêtements.

Leurs funérailles sont prévues vendredi matin à Salerne, où une journée de deuil a été décrétée. La cérémonie sera sobre, a promis le maire, en présence de l'évêque de la ville et d'un imam, les deux jeunes filles identifiées étant l'une catholique, l'autre musulmane.

Une rose blanche sera déposée sur chaque cercueil, ainsi que deux autres, plus petites, pour les deux enfants à naître.

Avec AFP