Les islamistes shebab attaquent une base militaire kényane

Des membres des forces de sécurité kenyanes traversent des marais et des forêts denses dans le village éloigné de Kaisari, près de Mpeketoni, sur la côte du Kenya, 17 juin 2014.

L'armée kényane et les shebab qui confirment l’attaque, donnent deux versions et deux bilans différents à l'issue des combats. Ils admettent tous que des islamistes shebab ont mené vendredi une attaque d'envergure contre une base militaire kényane dans le sud de la Somalie.

L'assaut de la base de Kolbiyow, tenue par des soldats kényans opérant dans le cadre de la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), a débuté par une attaque kamikaze à la voiture piégée pour ouvrir une brèche dans l'enceinte du camp. Des combattants shebab ont ensuite attaqué ce dernier depuis plusieurs directions.

Coutumiers des attaques contre des bases militaires étrangères en Somalie, les shebab ont affirmé avoir pris la base, tué 65 soldats kényans, et s'être emparé de véhicules et divers équipements militaires. "Les combattants ont pris le contrôle de la base et de toute la zone de Kolbiyow après avoir massacré les infidèles kényans", ont-ils assuré dans un communiqué.

L'armée kényane (KDF) a de son côté affirmé avoir repoussé l'attaque. Les soldats kényans "ont farouchement répondu à un groupe de shebab qui ont tenté d'attaquer le camp" peu avant l'aube, a déclaré Paul Njuguna, porte-parole des forces kényanes (KDF), dans un communiqué.

"Les soldats des KDF ont repoussé les terroristes et en ont tué un grand nombre", a ajouté la même source, selon laquelle "l'information relayée par les terroristes sur les réseaux sociaux est fausse et fait partie intégrante de leur propagande".

"Une opération en vue de pacifier la zone est en cours, avec le soutien des forces aériennes et terrestres", a précisé M. Njuguna. La base de Kolbiyow est située près de la frontière kényane, dans la région somalienne de Lower Juba.

Les shebab ont l'habitude d'exagérer le bilan de leurs assauts, tandis que le Kenya minimise généralement ses pertes. Aucune source indépendante n'était en mesure vendredi de dresser un bilan de l'attaque.

Les shebab ont mené plusieurs attaques d'ampleur contre des bases de l'Amisom en utilisant le même modus operandi que vendredi. En janvier 2016, à El-Adde (sud de la Somalie), ils ont revendiqué la mort de près de 200 soldats kényans, des informations invérifiables mais jugées crédibles par plusieurs sources sécuritaires à Nairobi. Le Kenya n'a jusqu'à présent pas fourni de bilan de cette attaque.

Quelque 22.000 soldats africains sont actuellement déployés en Somalie dans le cadre de la mission de l'UA. Ils soutiennent le fragile gouvernement somalien contre les shebab, qui ont juré sa perte.

Confrontés à la puissance de feu de l'Amisom déployée en 2007, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent jusque dans la capitale.

Avec AFP