Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a perdu 1,12 dollar, pour s'établir à 53,61 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit son plus bas niveau en clôture depuis le 1er mai 2009.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 57,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à son plus bas depuis le 13 mai 2009, en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Après avoir tenté de se stabiliser depuis la mi-décembre, les cours du brut ont replongé vers de nouveaux tréfonds en ce début de semaine, dans un contexte de vives inquiétudes sur la situation du marché en 2015.
"C'est toujours la même chose, le surplus d'or noir attendu par rapport à la demande continue à plomber les prix", a expliqué John Kilduff, de Again Capital.
Des troubles au sein d'un important terminal pétrolier libyen, Al Sedra (est) dont des réservoirs ont pris feu à la suite de frappes de milices islamistes, dans le cadre d'affrontements contre des forces gouvernementales dans cette zone, avaient pourtant aidé les cours à ouvrir dans le vert.
"Mais la remontée des violences en Libye", un pays producteur essentiel en Afrique du Nord, "n'est pas un facteur assez puissant pour soutenir les prix" face à des fondamentaux de plus en plus baissiers, a jugé M. Kilduff.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Elle prévoyait initialement de redresser sa production à un million de barils par jour (bj) cette année, ce qui inquiétait les marchés sur la hausse de l'offre mondiale d'or noir.
Selon Richard Mallinson, analyste chez Energy Aspects, la production de pétrole de la Libye est tombée autour de 300.000 b/j, et les frappes ne devraient pas se traduire par une nouvelle chute de la production à court terme car al-Sedra était déjà fermé avant les combats.
Aux Etats-Unis notamment, où l'explosion de la production liée à l'essor de l'exploitation du schiste s'est traduite cette année par un bond à des niveaux inédits depuis plus de 30 ans, les analystes anticipaient un nouveau gonflement de l'offre, avant des chiffres hebdomadaires sur les stocks mercredi.
"Plus on se rapproche de ce rapport, plus les investisseurs se préparent à des chiffres clairement négatifs pour les prix, tout comme la semaine dernière", a remarqué Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Les réserves de brut avaient gonflé contre toute attente de 7,3 millions de barils à 387,20 millions lors de la semaine achevée le 19 décembre, les stocks d'essence et de produits distillés enregistrant également des sursauts inattendus.
"A l'heure où la demande en produits pétroliers est généralement forte, en raison du froid, ces chiffres sont très inhabituels", a noté M. Yawger.
Du côté de la demande, la situation n'était pas plus souriante, notaient aussi les analystes, alors que les signes d'entrée en récession se multipliaient en Russie, avec un premier recul de son économie depuis 2009 en novembre en glissement annuel, et que l'instabilité politique grecque revenait sur le devant de la scène, menaçant la stabilité de la monnaie unique européenne.