Les négociations de paix sur le Mali engagées en juillet à Alger se sont soldées le 1er mars par un accord inachevé, paraphé par le gouvernement malien, mais non par les rebelles du nord qui ont réclamé un "délai raisonnable" pour consulter leur base.
"Les Maliens sont prêts pour la paix. Ils sont fatigués de la guerre. Ils veulent tourner cette page sombre de l'histoire de notre nation, une et indivisible", a affirmé Abdoulaye Diop, tout en demandant au Conseil d'adopter des sanctions si cela est nécessaire.
L'Algérie, qui mène la médiation, a prévu une nouvelle échéance le 15 avril lors de laquelle les rebelles doivent parapher l'accord de paix, avec une signature officielle entre les deux parties qui doit suivre peu après.
Le chef de la diplomatie malienne s'est montré prudent quant à cette échéance et a dit attendre un signe de la part des rebelles.
L'accord négocié sous l'égide de l'ONU offre une plus grande autonomie au nord du pays, demandée de longue date, notamment par les touaregs.
Il permettrait surtout de mettre fin à un conflit qui fractionne le pays depuis 2012.
S'il échouait, cela engendrerait des "risques énormes pour la paix au Mali et dans la région, voire au-delà", a renchérit M. Diop, qui estime que l'accord est "pris en otage par un groupe d'individus radicaux et extrémistes".
"Ceux qui, malgré tout, auront choisi de se mettre en travers du chemin menant à la paix ne laisseront à la communauté internationale que le choix de les isoler et de les traiter comme tel en leur imposant des sanctions", a-t-il encore poursuivi.
Les violences se poursuivent au Mali, avec des attaques qui ont récemment visé des Casques bleus, par ailleurs responsables de la mort par balles de trois manifestants dans le nord du pays fin janvier.
Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à al-Qaïda, qui en ont été partiellement chassés par l'opération militaire "Serval", lancée à l'initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l'opération "Barkhane", dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Avec AFP