Les militaires maliens qui se sont emparés du pouvoir il y a deux semaines ont accepté de le remettre à un régime civil. Leur décision s’inscrit dans le cadre d’un accord négocié par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’accord prévoit une amnistie pour les putschistes, ainsi que la levée des sanctions prises contre le Mali.
Conformément à la Constitution malienne, le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, devient président intérimaire. Il était dans course pour la présidentielle prévue en avril. Pour l’heure, on ignore quand cette élection aura lieu.
Dans une rue grouillante de monde de Bamako, des gens sont réunis autour d’un téléviseur pour entendre le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, lire l’accord de transfert immédiat du pouvoir à un régime civil intérimaire.
Sanogo a expliqué qu’étant donné l’impossibilité d’organiser des élections dans le délai de 40 jours prévu par la Constitution, il est indispensable de mettre en œuvre une transition politique avec pour objectif d’organiser des élections libres et transparentes dans l’ensemble du pays.
Le principal objectif du gouvernement intérimaire dirigé par une Premier ministre de consensus sera de trouver des solutions au problème du Nord du Mali, a déclaré, de son côté, le chef de la diplomatie burkinabè, Djibril Bassolé, présent aux côtés du capitaine Sanogo.
Ce gouvernement, a-t-il dit, devra s’attaquer de toute urgence à la crise du Nord pour parvenir à une paix négociée, ou alors recourir à la guerre, ajoutant qu’il espère que cela ne sera pas le cas. La guerre du Mali sera celle de la sous-région et la CEDEAO se penchera sur le problème de l’insécurité, a dit M. Bassolé, ajoutant que la sous-région n’acceptera pas que le Mali soit confronté à une division permanente et à l’instabilité.
Bassolé, qui représentait le médiateur de la CEDEAO, le président Blaise Compaoré, a annoncé que les sanctions prises contre le Mali seront levées.
Le chef de la junte, le capitaine Sanogo, a expliqué que les militaires ont mené le putsch pour le bien du peuple, et qu’ils avaient demandé à la CEDEAO un peu de temps pour des discussions en vue de trouver des solutions ; non pas pour la junte ou la CEDEAO, mais pour le bien du peuple malien, a-t-il insisté.
Diallo Hamadoun, un habitant de Bamako, a dit à la VOA que l’annonce de l’accord apportera un grand soulagement aux Maliens. Il aura un impact non seulement sur l’économie malienne, mais sur le moral des Maliens, a assuré Hamadoun.
Le rétablissement de l’ordre à Bamako est urgent pour le Mali et le monde, car il permettra à ce pays et à ses partenaires internationaux de s’attaquer à la crise du Nord, actuellement occupé par des rebelles touaregs et des militants islamistes. Vendredi, les séparatistes ont proclame1 l’inde1pendance de la nation Azawad, une proclamation immédiatement rejetée par l’ensemble de la communauté internationale.