La manifestation a donné lieu à des débordements et une correspondante canadienne d'Associated Press a été frappée au sol par de jeunes manifestants, qui l'ont visiblement prise pour une Américaine, selon un journaliste de l'AFP.
La journaliste a été brièvement prise en charge dans une clinique de l'ONU proche avant de pouvoir rentrer chez elle.
Vendredi, le département d'État américain avait annoncé des restrictions sur les transferts d'armes avec le Soudan du Sud, en réponse à la "violence continue et à la brutalité contre des civils et des humanitaires".
Les manifestants mardi ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une attaque contre la souveraineté de leur pays et "une tactique pour affaiblir le gouvernement" du président Salva Kiir, partie prenante au conflit.
"Nous demandons au gouvernement des États-Unis de revoir sa décision", a expliqué à l'AFP l'un des organisateurs de la marche, Taban Luka.
Le cortège, après s'être arrêté devant l'ambassade des États-Unis pour y déposer une pétition, a poursuivi son trajet vers la principale base de la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss), qui a été visée par des jets de pierres.
"Vous, les Nations unies, vous êtes ceux qui nous ont amené toute cette souffrance. Partez du Soudan du Sud!" a crié un des manifestants.
Deux ans après sa partition avec le Soudan, le Soudan du Sud s'est enfoncé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.
Depuis, de nombreux cessez-le-feu ont été signés entre le gouvernement du président Salva Kiir et le principal groupe rebelle, celui de l'ancien vice-président Riek Machar, sans jamais être respectés. Le dernier en date avait été signé le 24 décembre à Addis Abeba, sous l'égide de l'Igad. Il avait été violé dès son entrée en vigueur.
Les partenaires internationaux du Soudan du Sud ont manifesté de plus en plus ouvertement ces dernières semaines leur agacement à l'égard des dirigeants sud-soudanais.
Une nouvelle série de pourparlers de paix a été lancée lundi en Ethiopie. Et le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a estimé que "le moment (était) venu" d'imposer des sanctions contre ceux qui entravent les efforts de paix dans le pays.
Avec AFP