Le Tchad prolonge de six mois l'état d'urgence contre Boko Haram

Un voyageur sur un cheval à la sortie du camp de Dar Es Salam à Baga-Sola (ouest du Tchad). 2 avril 2016. (VOA/Bagassi Koura).

Le ministre de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir explique que la mesure vise à permettre "de mettre hors d’état de nuire" les jihadistes de Boko Haram qui continuent à mener des attaques dans le pays.

La prolongation de l’état d’urgence décrété en novembre 2015, a été adoptée à l'unanimité au parlement par les 130 députés présents lors de la séance.

"Cette prorogation de six mois permettra de mettre hors d'état de nuire ces diables de Boko Haram, qui attaquent quand ils peuvent et par tous les moyens", a déclaré à la radio le ministre de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir.

"Nous devons renforcer la sécurité dans la région du lac et même au-delà, pourquoi pas sur toute l'étendue du territoire national pour les contrecarrer", a-t-il ajouté.

Les attaques menées par le groupe islamiste nigérian au Tchad ont nettement diminué depuis plusieurs mois. En janvier 2016, deux attentats suicides avaient tué trois personnes et blessé 56 à Guité et Miterine, localités de la région du lac Tchad.

Boko Haram n'hésite pas à utiliser comme kamikazes des femmes et des enfants pour mener ses attentats suicides dans le bassin du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger).

Même si sa superficie se réduit d'année en année, le lac abrite une multitude d'îles et îlots, évacués par leurs habitants à la demande de l'armée tchadienne. Les abords du lac sont rendus difficiles par une végétation dense, facilitant les infiltrations des islamistes en territoire tchadien.

Pour contrer les kamikazes, le Tchad a également interdit le port du voile intégral sur l'ensemble de son territoire, ce vêtement pouvant servir à dissimuler des ceintures d'explosifs.

Depuis 2015, la force régionale constituée des armées des quatre pays riverains a réussi à nettement réduire les activités militaires du groupe islamiste nigérian, sans pour autant parvenir à le mettre hors d'état de nuire.

Avec AFP