Un précédent bilan de la Monusco faisait était de cinq morts dans la capitale de la République du Congo. Les violences ont aussi fait 49 blessés dans tout le pays où 94 personnes ont été arrêtées, a ajouté la porte-parole de la Mission, Florence Marchal.
Le porte-parole de la police nationale congolaise a pour sa part affirmé que "deux personnes ont été tuées" à Kinshasa.
"Neuf policiers" ont été blessés "dont deux grièvement", a-t-il ajouté dans une intervention sur la télévision d'Etat Radio télévision nationale congolaise (RTNC).
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Parmi les deux tués selon les autorités, une personne a été victime d'un tir à bout portant d'un policier, selon une source proche de la présidence.
"Le policier est arrêté et doit être déféré à la justice", a indiqué Yvon Ramazani, chargé de mission à la communication de la présidence, dans un appel à l'AFP.
Le calme revenait en République démocratique du Congo dimanche après-midi, après les violences de la matinée à la sortie de la messe, à Kinshasa comme dans les grandes villes (Lubumbashi, Goma Kisangani, Beni).
A Kinshasa, le ministre de l'Aménagement du territoire Felix Kabange Numbi a affirmé à l'AFP que "des centaines de personnes recrutés par le curé de la paroisse Saint-Christophe ont tenté de pénétrer" dans sa résidence.
"Ma garde a procédé à des tirs de sommation avant l'arrivée de renforts qui ont arrêté 145 personnes", a-t-il avancé.
A Goma, trois personnes ont été blessés et huit arrêtées à la paroisse Saint Joseph selon le correspondant de VOA Afrique sur place.
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A Bukavu, selon le correspondant de VOA sur place, quatorze arrestations ont été menées. Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police, faisant 16 blessés dont 4 graves.
Un deuil a été dispersé à coup de gaz lacrymogène en commune de Kadutu, des biens des manifestants ont été ravis comme des téléphones, des sacs à main, selon lasociété civile locale.
Casques bleus déployés
Une cinquantaine de Casques bleus armés de la Monusco, la force de l'ONU en RDC, se sont déployés devant l'église entre les manifestants dont le nombre était estimé à plusieurs centaines et les forces de l'ordre, selon cette même source.
La plus importante mission de l'ONU dans le monde avait promis de déployer ce dimanche des observateurs pour rapporter d'éventuels cas de violences ou de violations des droits de l'homme.
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"Ce déploiement de Casques bleus nous empêche de faire correctement notre travail", a lancé un responsable de la police congolaise devant des journalistes.
Les protestataires s'étaient repliés dans l'église après avoir tenté de marcher avec des rameaux à la main après avoir été rapidement dispersés à coup de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre.
Les autorités congolaises ont une nouvelle fois interdit des marches à l'appel d'un collectif de laïcs proche de l'Eglise catholique qui avait déjà organisé une initiative similaire le 31 décembre dernier. La répression avait alors fait six morts dont cinq à Kinshasa, selon les Nations unies et la nonciature apostolique, aucun d'après les autorités.
Dans la nuit de samedi à dimanche, internet a été coupé dans les grandes villes de la RDC où d'importantes forces de l'ordre ont été déployées.
Malgré ces mesures de police, des fidèles ont tenté de défiler en plusieurs endroits avant l'intervention de la police.
Dans la principale église à Kinshasa, la cathédrale Notre-Dame, d'autres fidèles ont essuyé des tirs de gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient de marcher après l'office, a déclaré un témoin à AFP.
'Maman Marie vient sauver le pays'
Dans d'autres endroits de la capitale congolaise, plusieurs centaines de personnes ont tenté de défiler entre l'église Christ-Roi et la place de la Victoire, dans le centre, avant de se heurter aux forces de l'ordre. Les marcheurs portaient des crucifix et des chapelets et chantaient en lingala "Maman Marie, viens sauver le pays". Des curés et un des leaders de l'opposition, Vital Kamerhe, avaient pris la tête du cortège.
D'abord inactive, la police a tiré des gaz lacrymogènes avant d'essuyer des jets de pierres dans une situation qui restait volatile, a constaté un journaliste de l'AFP.
A Goma, dans l'est de la RDC, des fidèles ont également été dispersés par la police à coup de gaz lacrymogènes en sortant de la cathédrale, selon un correspondant de l'AFP.
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En outre, la situation était confuse et tendue à Kisangani, grande ville de l'est, avec des marches qui tentaient de se reconstituer après leur dispersion, selon un autre correspondant de l'AFP. Le président de l'épiscopat congolais, Mgr Marcel Utembi, est originaire de Kisangani.
La RDC interdit toute manifestation depuis les journées sanglantes de septembre 2016, juste avant l'expiration du deuxième et dernier mandat du président Kabila le 20 décembre 2016.
Les organisateurs demandent à Joseph Kabila de déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat à un troisième mandat, ce que lui interdit d'ailleurs la Constitution.
Ils demandent aussi le respect d'un accord politique de la Saint-Sylvestre 2016 prévoyant la libération des prisonniers politiques.
L'accord prévoyait des élections fin 2017 au plus tard. Début novembre, la commission électorale a renvoyé ces élections au 23 décembre 2018, estimant que les violences dans le Kasaï avaient retardé le recensement.
Le deuxième et dernier mandat du président Kabila a officiellement pris fin le 20 décembre 2016.
Avec AFP