Nigeria : le cas de l'ex-patron de la sécurité examiné par la Cour de justice de la Cédéao

Sambo Dasuki a été auditionné le 14 décembre 2015 à la Haute Cour de justice nigérienne pour détention illégale d'armes à feu.

Sambo Dasuki, ancien conseiller pour la sécurité nationale, est accusé d'avoir détourné l'équivalent de deux milliards de dollars.

La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a déclaré qu'elle examinerait le dossier de l'ex-patron de la sécurité nationale du Nigeria, Sambo Dasuki, qui affirme avoir été arrêté illégalement et être détenu sans procès dans son pays.

"Nous estimons que le cas porté devant nous par Dasuki est un problème d'application de ses droits fondamentaux," a déclaré le juge nigérian Friday Chijoke Nwoke, "Il est clair (...) que le demandeur cherche à obtenir l'application de son droit à la liberté."

La Cour de Justice de la Communauté de la Cédéao (CJCC) a ainsi rejeté l'appel du gouvernement nigérian à ne pas examiner le cas Dasuki.

Composée de sept juges indépendants, la CJCC est chargée d'assurer le respect de la loi et des principes d'équité dans l'interprétation et l'application des dispositions au sein de la Cédéao. Elle a la compétence, entre autres, de traiter des dossiers portant sur les droits de l'homme.

Sambo Dasuki, visé par trois procès dans le cadre d'un scandale de détournement de milliards de dollars destinés à la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram, est toujours maintenu en détention par les service de renseignements (DSS) alors qu'il devait être libéré sous caution en décembre.

Cette décision de la Cédéao intervient moins d'une semaine après qu'un tribunal d'Abuja a ordonné au gouvernement nigérian de donner à M. Dasuki accès à ses avocats.

Le président Muhammadu Buhari, élu l'année dernière, a promis de lutter activement conte la corruption endémique au Nigeria.

La commission nigériane pour les crimes économiques et financiers (EFCC) est plus active que jamais pour dénoncer des affaires de corruption. Mais pour l'instant, peu de suspects sont passés devant les tribunaux et aucun n'a été condamné. Comme la plupart d'entre eux appartiennent au Parti démocratique populaire (PDP), le parti de l'ancien président Goodluck Jonathan crie à la chasse aux sorcières.

Avec AFP