"Des solutions consensuelles autour de quelques questions confiées aux commissions du processus électoral et la gouvernance des institutions n’ont pas été trouvées. Pour faire justice à toutes ces questions, nous demandons aux commissions concernées de poursuivre leurs discussions sous la coordination du secrétariat technique de la Cenco, profitant de la présence des évêques modérateurs de ces commissions qui sont encore à Kinshasa", a indiquée l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général adjoint de la Cenco.
Les travaux devront continuer dans ces commissions sous la coordination du secrétariat technique de la Cenco, en présence des évêques modérateurs restés à Kinshasa.
La Cenco annonce qu’elle poursuivra pendant ce temps les contacts aussi bien avec le pouvoir que l’opposition signataire de l’accord du dialogue de septembre et octobre derniers et celle qui l’avait boycotté.
Pour certains participants au dialogue cette annonce des évêques constitue un aveu d’échec.
"Comme annoncé, les discussions ont échoué. A présent, peuple congolais, la balle est dans votre camp! Nous sommes arrivés au bout de nos efforts", a posté sur son compte Twitter, Felix Tshisekedi, fils du leader de l’opposition et secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) qui prend part aux negocitations. .
Les divergences persistent notamment sur l'avenir politique du président Joseph Kabila dont le dernier mandat arrive à la fin le 19 décembre et sur l'étendue des pouvoirs devant être les siens pendant la transition points. La situation est tendue dans le pays car l’élection le successeur du chef de l’Etat congolais n’a été pas organisée avant la date consacrant la fin du dernier mandat de celui-ci, le 19 décembre.
Les évêques ont dû discuter vendredi avec Etienne Tshisekedi, leader de l’opposition, et le président Kabila pour essayer de concilier les divergences persistantes entre les camps de ceux qui ont pris part au dialogue de septembre et octobre derniers et celui de ceux qui l’ont boycotté.
Appel du Rassemblent et du Front pour le respect de la Constitution
Le Rassemblement des forces sociales et politiques ainsi que le Front pour le respect de la Constitution, les deux principales plateformes de l’opposition qui n’avaient pris part au dialogue de septembre et octobre derniers, ont, dans une déclaration commune, relevé les divergences qui subsistent.
"Le Rassemblement et le Front notent que toutes les propositions constructives qu’ils ont avancées pour résoudre tous les points de divergences ont été systématiquement rejetées par les signataires de l’Accord de la Cite de l’Union africaine, comme le point précis du dédoublement des partis politiques. Par conséquent, aucun accord n’a été trouvé à ce stade des négociations entre les parties prenantes", indique leur communiqué.
Les différents camps campent sur leur position quant à la date et à la séquence des élections, au calendrier électoral et à la restructuration de la CENI (Commission électorale nationale indépendante).
Le Rassemblement et le Front tiennent à ce que les élections aient lieu en 2017. Le camp des signataires de l’accord ayant sanctionné la fin du premier dialogue, le pouvoir et une autre frange des opposants, eux voudraient des élections en 2918.
Les deux plateformes ont, toutefois, réitéré leur soutien aux bons offices des évêques et affirmé attendre la conclusion d’un compromis politique global en vue de mettre fin à la crise dans le pays. Mais ils ont demandé aux Congolais de demeurer vigilants et mobilisés pour la défense de la Constitution.
Le camp du pouvoir et de l’opposition signataire de l’accord d’octobre n’ont pas émis de commentaires.
Mise en garde de Washington
Le gouvernement américain a, la veille, lancé un appel à la paix et demandé aux autorités congolaises et à l’opposition de finaliser avant le 19 décembre un accord inclusif sur la tenue des élections, le format d'un gouvernement intérimaire et le transfert pacifique de pouvoir.
Le département d’Etat a, par la même occasion, mis en garde contre la répression violente des manifestations ou rassemblements pacifiques, ou la violence de l'opposition, qui sont incompatibles avec les normes démocratiques et la primauté du droit.
En septembre, plus de 50 personnes ont été tuées à Kinshasa dans des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants qui réclamaient le départ de M. Kabila du pouvoir au 19 décembre.
Le président Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et lui interdit de se représenter.
Les forces de sécurité deployées à travers le pays
La police a mis en place vendredi des barrages routiers nocturnes à Kinshasa et des blindés de la Garde républicaine (GR) ont été déployés samedi à proximité du palais présidentiel, selon des journalistes de l'AFP.
Un déploiement inhabituel de soldats de la GR a été rapporté par des habitants dans plusieurs quartiers de Kinshasa samedi. Jeudi, les autorités ont demandé aux opérateurs internet de filtrer ou couper les réseaux sociaux à compter de 23H59 dimanche.
La RDC n'a connu aucune alternance démocratique depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
État-continent de 70 millions d'habitants, l'ex-Zaïre a été ravagé par deux guerres entre 1996 et 2003. L'immense majorité de la population vit dans la misère et ses conditions ne font qu'empirer avec la crise économique qui frappe le pays depuis 18 mois.
Selon un diplomate occidental, un avion Hercules de l'armée belge assurant une liaison régulière de matériel pour la coopération militaire a été renvoyé par les autorités samedi, à peine après avoir atterri à Kinshasa alors que le gouvernement accuse régulièrement les Occidentaux de collusion avec l'opposition.