Paul Biya salue la mémoire de quatre militaires tués par des sécessionnistes camerounais

Des soldats portent les cercueils des quatre soldats tués lors des violences, à Bamenda, Cameroun, le 17 novembre 2017.

Le président camerounais Paul Biya a salué vendredi la mémoire de quatre militaires camerounais tués par des "sécessionnistes" présumés dans les régions anglophones du Cameroun, dans un message lu à Bamenda (nord-ouest) lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes.

L'hommage aux militaires, tués la semaine dernière dans les provinces anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest en proie à une grave crise socio-politique depuis un an, s'est déroulé dans la ville de Bamenda, capitale du Nord-ouest et l'un des épicentres de la crise.

La cérémonie a eu lieu sur la place des fêtes de la ville, avec un important déploiement de militaires et policiers armés.

Des soldats portent les cercueils des quatre soldats tués lors des violences, à Bamenda, Cameroun, le 17 novembre 2017.

Dans un message de condoléances lu lors de la cérémonie, M. Biya a présenté les victimes comme des "gendarmes et (un) militaire courageux, dynamiques et dévoués à leurs missions". Ils "demeureront un exemple (...) dans la lutte pour la préservation de la paix et de l'intégrité territoriale", a assuré M. Biya, faisant part de sa "tristesse" face au "meurtre barbare" de ces militaires.

Trois gendarmes ont été abattus et un militaire égorgé dans le nord-ouest et le sud-ouest respectivement les 6, 7 et 10 novembre, a rappelé dans son message le président camerounais.

"Ils ont sacrifié leurs vies face aux attaques sécessionnistes", a affirmé le colonel Didier Badjeck, chargé de communication du ministère de la Défense. Tous faisaient partie des milliers d'hommes déployés spécialement dans les zones anglophones pour combattre les séparatistes, selon l'armée.

"Le meurtre de ces camarades nous affecte", mais cela "ne nous impressionne pas", a assuré à l'AFP un gendarme déployé à Bamenda, se disant "prêt à mourir pour la nation".

L'hommage était présidé par le Secrétaire d'Etat chargé de la gendarmerie, Jean-Baptiste Bokam. Le chef de l'opposition, Ni John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF), était présent à la cérémonie.

"Je condamne les tueries perpétrées par les deux camps (militaires et sécessionnistes présumés, NDLR) et j'appelle le gouvernement de mettre un terme à ces massacres", a déclaré John Fru Ndi après la cérémonie.

"M. Biya est totalement responsable de tout ce qui se passe. (Il) n'a rien fait (depuis le déclenchement de la crise) et c'est pour cela que les problèmes se sont aggravés", a-t-il accusé.

Avec AFP