Piratage de l'équipe Macron: ouverture d'une enquête judiciaire en France

Le candidat Emmanuel Macron après avoir voté pour le premier tour de l'élection présidentielle, le 7 mai 2017.

La justice française a ouvert une enquête vendredi soir à la suite de la diffusion sur internet de milliers de documents internes de l'équipe du candidat centriste à la présidentielle Emmanuel Macron.

L'enquête a été ouverte pour "accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" et "atteinte au secret des correspondances", a dit cette source.

L'équipe de campagne d'Emmanuel Macron a dénoncé vendredi une "action de piratage massive et coordonnée" après la diffusion "sur les réseaux sociaux" d'informations "internes" comme des courriels ou des "documents comptables", y voyant une "opération de déstabilisation" à l'avant-veille du second tour de la présidentielle.

"On savait qu'il y aurait ces risques-là durant la campagne présidentielle puisque ça s'était produit ailleurs", a déclaré samedi le président de la République François Hollande, dans une allusion au piratage d'e-mails dont avait été victime l'équipe de campagne d'Hillary Clinton aux Etats-Unis.

"Rien ne sera laissé sans réponse", avait assuré le chef de l'Etat.

La campagne d'entre-deux-tours, particulièrement tendue, s'est achevée vendredi avec la publication sur les réseaux sociaux de plusieurs milliers de documents internes de l'équipe de M. Macron, selon laquelle y ont été ajoutés des faux.

Ces documents ont d'abord été relayés vendredi par le forum anglophone 4Chan avant d'être répercutés rapidement via Twitter par un militant américain proche de l'extrême droite, Jack Posobiec, et par William Craddick, fondateur du site conspirationniste américan Disobedient Media.

Le site Wikileaks, qui a assuré ne pas être à l'origine de cette opération, a ensuite accru fortement la visibilité de ce piratage en mettant à disposition des liens pour en télécharger le contenu.

La Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle a demandé samedi aux médias et "citoyens" de ne pas relayer le contenu de ces documents, "obtenus frauduleusement" et auxquels ont été "mêlées de fausses informations".

Avec AFP