Près de 200 étudiants se réfugient dans l’ambassade américaine de Bujumbura

ARCHIVES- Des manifestations au Burundi

La police a tenté de les disperser alors que les étudiants campaient depuis le début de la contestation à l'extérieur du bâtiment

La police avait donné jusqu’à jeudi matin aux étudiants chassés de leur campus campus au début des manifestations contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, pour quitter les alentours de l’ambassade américaine. Les étudiants y campaient depuis avril et demandaient protection des Etats-Unis.

Un étudiant a expliqué qu’ils ont été contraints de fuir et de pénétrer l’enceinte de l’ambassade quand ils ont vu la police s’approcher.

Certains ont glissé sous la grille ou grimpé par-dessus les murs, ils se sont ensuite assis dans la cour, sous l'œil de marines postés sur les toits, selon l'un des journalistes de l'AFP.

L'ambassade a confirmé que confirmant que des étudiants étaient parvenus à "entrer dans les enceintes de l'ambassade, au niveau du parking", où une "centaine d'entre eux" étaient "paisiblement assis".

Dans un communiqué, elle a parlé d'un "incident " et dit avoir enjoint le gouvernement burundais de "trouver une solution pacifique à cette situation".

Un haut responsable de la police a lui expliqué que l'ambassade américaine avait elle-même demandé "une solution rapide" au campement des étudiants et que le "ministère des Relations extérieures estimait que les étudiants près de l'ambassade étaient un élément d'insécurité".

La police affirme n’avoir pas usé de violence au cours de l’opération dont l’ambassade était au courant.

La police burundaise a profité de l'incident pour embarquer les affaires des étudiants -- valises, tentes, sacs, selon l'un des journalistes de l'AFP.

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Des étudiants burundais dans l'enceinte de l'ambassade américaine de Bujumbura

Depuis deux semaines, les autorités universitaires avaient rouvert les établissements et appelé les étudiants à regagner les campus. Cet appel a été suivi de façon très mitigé, par environ 600 d'entre eux, sur un total de 13.000 inscrits à l'Université de Bujumbura, toujours selon les autorités universitaires.

Les autres exigent d'abord la libération des étudiants arrêtés dans le cadre des manifestations anti-Nkurunziza.

L'incident dans l'ambassade américaine intervient à quatre jours des élections législatives et communales burundaises, prévues lundi avant la présidentielle du 15 juillet et dont la tenue est contestée par l'opposition.

A l'approche des scrutins, la violence est de nouveau montée d'un cran au Burundi cette semaine, marquée par une série d'attaques à la grenade visant civils ou policiers à Bujumbura et dans d'autres parties du pays et faisant au moins 4 morts et des dizaines de blessés.