Les six jeunes activistes de la Lutte pour le changement ont été sortis de force mardi de prison à Goma dans l'est de la République démocratique du Congo.
Your browser doesn’t support HTML5
Vers 14H30 (13H30 GMT), la police a contraint les six militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) de quitter la prison, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Je suis déçue, j'attendais de purger la totalité de ma peine", a déclaré à la sortie de la prison centrale de Goma, Rebecca Kabuo, 22 ans et seule femme du groupe.
Poussés vers l'extérieur, un après l'autre, par des policiers, les activistes tenaient chacun un papier où il était écrit: "Les élections dans le délai constitutionnel".
"Nous reviendrons chercher nos fiches de libération le 17 août puisque nous nous considérons toujours en détention", a ajouté Mme Kabuo, en référence à l'horizon prévu de leur libération avant la grâce présidentielle.
Graciés par le président congolais Joseph Kabila le 22 juillet, les six activistes avaient choisi le lendemain, de rester en prison par "solidarité" avec les autres membres du Lucha toujours en détention et les autres prisonniers politique et d'opinion en RDC.
L'opposition, l'Église catholique et des ONG de défense des droits de l'homme ont invité les autorités à libérer davantage de prisonniers politique et d'opinion en vue d'apaiser le climat politique en cette année où est censée se tenir l'élection présidentielle.
La libération des "prisonniers politiques et d'opinion" était d'ailleurs l'un des "préalables" de l'opposition pour participer au "dialogue national" voulu par le président Kabila en vue d'"élections apaisées".
Mouvement des jeunes indignés, basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est), Lucha se définit comme une structure apolitique et non violente. Depuis mars 2015, une dizaine de ses militants ont été arrêtés, jugés ou condamnés par la justice congolaise à Kinshasa et à Goma.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la constitution lui interdit de briguer un troisième mandat consécutif, mais l'opposition le soupçonne de chercher à se maintenir en fonction au-delà du 20 décembre, marquant la fin normale de son mandat.
En mai, un arrêt de la Cour constitutionnelle a cependant autorisé le chef de l'État à rester à son poste jusqu'à l'élection de son successeur.
Avec AFP