Soudain, dans le ciel de Cleveland, l'avion Trump survola Ted Cruz

Donald Trump et le sénateur Ted Cruz, R-Texas, en plein débat lors des primaires républicaines à l'Université de Miami, 10 mars, 2016 , à Coral Gables, en Floride.

Ted Cruz, terrassé par Donald Trump aux primaires républicaines, venait de réunir ses partisans à Cleveland en marge de la convention nationale du parti pour les remercier en personne, plus de deux mois après son retrait de la course.

"Des 17 candidats talentueux et dynamiques du départ, nous en avons battu 15", lance-t-il dans un restaurant en plein air, au bord du lac Erié à quelques kilomètres de la salle omnisports où les délégués républicains sont réunis depuis lundi pour sacrer Donald Trump comme candidat à la Maison Blanche.

"Notre parti a désormais son candidat, et je ne sais pas..." poursuit-il, avant de s'interrompre sous les huées des personnes présentes, qui pointent avec insistance le ciel.

Ted Cruz lève la tête et comprend: le Boeing 757 de Donald Trump, reconnaissable à sa couleur bleu foncé et aux lettres géantes TRUMP, vient de passer derrière lui.

"Très bien orchestré", reconnaît, beau joueur, Ted Cruz, en s'adressant à un collaborateur: "Tu leur as écrit pour leur demander de passer juste quand je disais ça?"

Quand le sénateur ultra-conservateur du Texas fut le finaliste des primaires contre Donald Trump, les noms d'oiseaux ont volé entre les deux hommes.

Mais Ted Cruz a construit une base de partisans fidèles, prêts à le suivre jusqu'à la présidentielle suivante... en 2020.

Ted Cruz ne s'est pas formellement rallié à Donald Trump pour l'élection de novembre. Mais il a surpris en acceptant de s'exprimer mercredi soir durant la convention d'investiture de Donald Trump, pourtant boycottée par de nombreuses personnalités républicaines dérangées par les idées et le verbe du milliardaire.

"Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve", dit Ted Cruz. "Ce que je sais, c'est que nous avons l'obligation de suivre notre conscience".

"On parle beaucoup d'unité. Moi aussi je veux l'unité, mais l'unité doit se faire derrière des principes partagés, et pour défendre la liberté", plaide-t-il enfin.

Ses partisans, dont beaucoup venaient du Texas ou de l'Oklahoma, n'ont pas eu besoin d'explication de texte pour comprendre les allusions du sénateur. Ils l'ont spontanément interrompu en scandant: "2020! 2020!"

Avec AFP