Depuis la signature d'un accord de paix en septembre 2018, les combats ont fortement diminué au Soudan du Sud, mais MM. Kiir et Machar ne parviennent pas à concrétiser certaines dispositions cruciales de l'accord, dont le nombre d'États régionaux au sein du pays ainsi que le tracé de leurs frontières.
Dans ce contexte, la formation d'un gouvernement d'union nationale, initialement prévue en mai, a été reportée une première fois au 12 novembre. Puis un nouveau délai de 100 jours a été accordé aux deux rivaux, lors d'une réunion en Ouganda rassemblant les partenaires régionaux.
"Sur la question du nombre d'États, nous n'avons jusqu'à présent pas trouvé d'accord, et la position du gouvernement n'a pas changé", a déclaré à l'AFP Tutkew Gatluak, conseiller du président en matière de sécurité, après une rencontre de deux heures entre MM. Kiir et Machar.
Lire aussi : L'ambassadeur américain, de retour au Soudan du Sud, menace de nouvelles sanctionsDepuis 2015, M. Kiir a fait passer le nombre d'États de 10 à 28 puis à 32, une mesure largement vue comme un moyen d'augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités. M. Machar souhaite revenir à 10 États, mais a également proposé, comme solution de compromis, une division en 21 États basée sur les districts dessinés par le colon britannique.
Un commission technique mise en place selon les termes de l'accord de paix n'a pas permis de trouver un accord sur la question.
Le vice-président sud-africain, David Mabuza, a ensuite été nommé médiateur sur la question du nombre d'États. Il a mené plusieurs consultations et doit soumettre un rapport dans les prochains jours.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.
Le conflit a fait plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.