Douze de personnes emprisonnées au Niger dans l’affaire du trafic international de bébés ont été remises en liberté provisoire. L'épouse de l'ex-président du Parlement Hama Amadou présumée impliquée dans ce trafic mais en fuite en France, n’est pas concernée par la mesure.
La liberté provisoire résulte de la requête des avocats mais les 12 personnes restent poursuivies et devront comparaitre lors du jugement qui s’ouvrira prochainement.
La femme de Hama Amadou ne bénéficie pas de la mesure. Elle a fui le pays après que l’affaire a été révélée. Six personnes dont l'épouse de M. Amadou, un colonel de l'armée et son épouse sont encore détenues, selon Souley Oumarou, avocat de l'épouse de M. Amadou
18 personnes demeuraient jusqu'alors en détention dans ce dossier.
17 d'entre elles, dont 12 femmes, parmi lesquelles l'une des épouses de M. Amadou, avaient été inculpées fin juin et écrouées, notamment pour "supposition d'enfant" - un délit consistant à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde.
Un colonel de l'armée et son épouse, soupçonnés dans ce trafic, ont été emprisonnés en novembre, portant à 19 le nombre de détenus, selon la presse nigérienne. Une femme avait bénéficié il y a deux semaines d'une liberté provisoire.
L'ex-président du Parlement Hama Amadou, actuellement en France, avait quitté le Niger le 27 août après l'autorisation par ses pairs de son audition par la justice pour cette affaire de trafic de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger.
M. Amadou, principal opposant au chef de l'Etat, a été remplacé lundi à son poste par un ex-opposant, Amadou Salifou.
Il a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui sont politiques. Selon lui, le pouvoir cherche à l'écarter avant l'élection présidentielle de 2016. Les autorités ont démenti ces allégations.
Un mandat d'arrêt avait été émis fin septembre à l'encontre de Hama Amadou dans cette affaire retentissante, qui a crispé le climat politique.
Aucun mandat d'arrêt international ne sera délivré contre lui, ce "principe" n'existant pas dans la législation nigérienne, selon le gouvernement.