RDC : interruption d’une enquête onusienne sur les viols collectifs

Une victime des viols collectifs de Fizi, en février 2011, réconforte son fils

Dans un rapport, l'ONU estime que près de 400 viols commis par la rébellion début août dans une dizaine de villages du Nord-Kivu pourraient constituer des « crimes contre l'humanité ».

Des victimes de viols collectifs, l’an dernier, dans plusieurs localités du Nord-Kivu sont victimes aujourd’hui de représailles, indiquent les Nations Unies ; ce qui rend les enquêtes de justice quasiment inopérantes. Celles-ci ont ainsi été interrompues dans la région de Walikale au motif que des victimes et des témoins ont été l’objet de représailles suite à leurs dépositions.

Dans un rapport publié mercredi, l'ONU estime que près de 400 viols commis par la rébellion début août dans une dizaine de villages du Nord-Kivu pourraient constituer des « crimes contre l'humanité » en raison de leur caractère organisé. L’organisation accuse d'anciens soldats du gouvernement congolais, les milices congolaises Mai Mai et les rebelles hutus rwandais d’être à l’ origine de ces horreurs.

Des femmes du camp de déplacés de Kitchanga, dans l'Est de la RDC (Archives) photo)

D’autre part, les Etats Unis condamnent fermement les viols commis en juin dernier dans le Sud Kivu, où plus de 200 femmes ont dit avoir été violées entre le 10 et le 13 juin par des soldats en fuite, à Abala, Kanguli et Nakiele.

« Le gouvernement des Etats-Unis est profondément perturbé par les viols de masse » commis dans le Sud-Kivu, a déclaré une porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, disant que les Etats-Unis travaillent avec les autorités congolaises, la société civile et l'ONU pour « rassembler les informations nécessaires afin de traduire rapidement en justice les auteurs » de ces viols.

L’Hôpital de Panzi à Bukavu, a reçu dernièrement certaines des victimes.