L’ONU compte mobiliser 1,6 milliard de dollars en faveur de la Corne de l’Afrique

Des réfugiés nouvellement arrivés dans le camp de Dadaab, près de la frontière entre la Somalie et le Kenya

Le Bakool et le Bas Shabelle, les deux régions les plus touchées de la Somalie, constituaient autrefois le grenier du pays. Le cycle de sècheresse a détruit les deux dernières récoltes, explique Mark Bowden, coordonateur de l’aide humanitaire onusienne pour la Somalie.

Les nations Unies disent qu’elles projettent de mobiliser 1,6 milliard de dollars cette semaine en faveur des victimes de la sècheresse dans la Corne de l’Afrique. Elles l’ont annoncé, lundi, à Rome, où s’est tenue une réunion d’urgence sur la sècheresse dans la Corne de l’Afrique.

Cette situation a aussi fait l’objet d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU. L’enveloppe de 1,6 milliard de dollars que les Nations Unies se proposent de mobiliser servira à financer les projets en Somalie, au Kenya, en Ethiopie et à Djibouti.

La Banque mondiale s’est engagée à hauteur de plus de 500 millions de dollars pour l’aide d’urgence en faveur de l’Afrique de l’Est.

Un père portant le corps sans vie de son enfant à Mogadiscio

Le Bakool et le Bas Shabelle, les deux régions les plus touchées de la Somalie, constituaient autrefois le grenier du pays. Le cycle de sècheresse a détruit les deux dernières récoltes, explique Mark Bowden, coordonateur de l’aide humanitaire onusienne pour la Somalie.

« Ce qui s’est passé, c’est que la production locale de sorgho a été sérieusement affectée ; ce qui a eu un impact négatif sur l’économie locale, créant une inflation massive, si bien que les avoirs des gens, constitués essentiellement de bétail en dehors des dromadaires, ont été sérieusement réduits », a souligné Mark Bowden.

Les cycles de sècheresse ne sont pas inconnus dans la région, si bien que la question se pose de savoir pourquoi les paysans n’ont pas été prévoyants. Pour Rashid Abdi d’International Crisis Group, la responsabilité de la crise revient en partie au groupe militant islamiste al-Shabab.

Les islamistes d'Al-Shabab constituent une partie du problème selon les experts

« Al-Shabab a encouragé les cultures de rente, en particulier le sésame dans la région de Shabelle, si bien que cela a aggravé l’insécurité alimentaire. Les communautés qui avaient l’habitude de produire des vivres pour leur consommation et les conservaient dans des greniers pour les moments difficiles, n’avaient plus aucune réserve », a expliqué Rashid Abdi.

En réalité, la situation dans le Bakool et le Bas Shabelle n’est pas tellement différente de celle du reste de la Somalie. Ces deux régions ont tout simplement été les premières à présenter les trois critères de l’état de famine, à savoir de sévères pénuries alimentaires, la malnutrition et le taux de décès, a souligné Grainne Maloney, chef de l’unité de sécurité alimentaire de l’ONU pour la Somalie.