Selon Mike Pence, la lutte contre l'avortement vit un tournant "historique" aux Etats-Unis

Le vice-président Mike Pence, son épouse Karen et leur fille Charlotte saluent la foule avant le début de la 43ème Marche annuelle pour la vie le 27 janvier 2017 à Washington, DC.

Galvanisés par le soutien de Donald Trump, des dizaines de milliers de militants anti-avortement manifestaient vendredi à Washington, convaincus d'avoir désormais le vent en poupe et la garantie d'une démonstration de force.

"Nous voici à un tournant historique", a lancé à la tribune Mike Pence, premier vice-président américain à assister à cette "March for Life", grand rendez-vous annuel des militants "pro-life", opposés au droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

"La vie est en train de gagner", a ajouté M. Pence, en référence au nouveau rapport de force instauré par la victoire électorale de M. Trump, la Maison Blanche et le Congrès étant désormais contrôlés par des opposants à l'avortement.

Ce nouveau contexte politique favorable était source d'espérance pour les milliers de personnes rassemblées sur le National Mall, grande esplanade au sud de la Maison Blanche.

"Nous avons espoir que soient adoptées des lois pour protéger les enfants à naître, des lois qui prennent en compte toutes les femmes qui vivent une crise de grossesse, ne savent pas vers qui se tourner et ignorent qu'il existe des alternatives (à l'IVG)", confiait à l'AFP Carol Bracken, une des participantes.

Venue de l'Etat du Connecticut, cette enseignante de 57 ans tenait une pancarte affichant : "L'avortement arrête un coeur et en brise un autre".

Comme elle, les manifestants venus de tous les Etats-Unis se préparaient à marcher entre la Maison Blanche et la Cour suprême, deux institutions dont ils attendent désormais beaucoup.

Ils appelaient notamment le nouvel exécutif à cesser de financer Planned Parenthood, le plus grand réseau de planning familial des Etats-Unis.

- 'Soutien total' de Trump -

"L'heure est vraiment arrivée pour nous de restaurer le respect de la vie", affirmait Michael O'Dea, un responsable d'une association catholique de l'Etat du Michigan proposant une couverture santé alternative à l'Obamacare.

L'assistance était notamment composée de centaines d'élèves d'établissements scolaires catholiques, qui avaient parfois fait des dizaines d'heures d'autocar jusqu'à la capitale fédérale.

Dans un tweet vendredi, Donald Trump a assuré de son "soutien total" les participants à la "March For Life", qui se dit être le plus grand événement mondial contre l'avortement.

Le président leur avait déjà donné satisfaction lundi en signant parmi ses tout premiers décrets une interdiction de financement des ONG internationales qui soutiennent l'avortement.

M. Trump doit aussi nommer jeudi à la Cour suprême un magistrat qu'il a promis de choisir parmi les opposants à l'avortement.

La "Marche pour la vie" se déroule six jours après que la "Marche des femmes" a rassemblé dans la capitale fédérale un demi-million de femmes souhaitant défendre leurs libertés fondamentales.

La "Women's March" a surpris par son ampleur et la "March for Life" entendait faire de même, mais vu la portion réduite du National Mall occupée par les militants anti-avortement, ce pari apparaissait impossible.

Donald Trump a pourtant assuré jeudi que les opposants à l'IVG pourraient surpasser en nombre les femmes qui avaient éclipsé son investiture tenue la veille.

"Vous ne pourrez rien lire là-dessus", avait-il dénoncé, en accusant à l'avance les médias de ne pas couvrir l'événement en raison de la partialité qu'il leur prête.

La "Marche pour la vie" marque un anniversaire considéré comme funeste par ses participants : "Roe v. Wade", l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973 dans tous les Etats-Unis.

- Objectif: la Cour suprême -

Pour sa 44ème édition, se sont également exprimé le cardinal Timothy Dolan de New York et à Kellyanne Conway, influente conseillère du nouveau maître de la Maison Blanche et mère de famille catholique.

Le cortège devait marcher jusqu'à la colline du Capitole. Les manifestants seront alors invités à faire pression sur leurs représentants au Congrès.

Mais l'oeil des manifestants sera aussi tourné vers l'édifice en face du Congrès: la Cour suprême américaine, appelée à trancher en dernier ressort les questions toujours passionnelles aux Etats-Unis touchant à l'avortement.

Les participants de la "Marche pour la vie" savent que si Donald Trump se retrouvait en position de nommer un deuxième juge conservateur au cours de son mandat, leur rêve de renverser "Roe v. Wade" pourrait devenir réalité.

"J'espère que l'avortement va devenir illégal, car je considère que c'est un meurtre", affirmait Katelyn Goodwin, une lycéenne de 17 ans.

Avec AFP